Les 11 et 12 mai dernier, à l’initiative de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) et de l’Ecole supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIH) avec le soutien de l'Union Européenne (UE), un atelier consacré à la recherche de financement pour les établissements d’enseignement supérieur en Haïti a été organisé à Port-au-Prince, auquel a pris part la coordinatrice du projet Université-Partenariat que la FOKAL mène dans le cadre de ses projets liés à la reconstruction. Cet atelier s’est surtout préoccupé de la question de la faible mobilité des étudiants et des activités à mener pour harmoniser le système haïtien en conséquence.
Eucanet (le réseau Union européenne-Caraïbes pour l’enseignement supérieur financé par l’agence EuropAid de la Commission européenne – programme Edulink) a organisé cet atelier autour de « La recherche de financement pour les établissements d’enseignement supérieur en Haïti » avec la participation de quatre formateurs venus de deux universités espagnoles, celles d’Alicante et de León. Ils ont notamment présenté le programme Edulink de l'UE qui permet le financement de programmes d’éducation supérieure.
La responsable du projet Universités-Partenariats s’est jointe au groupe qui travaillait sur la mobilité. Au cours des partages préliminaires, les formateurs ont pris connaissance du fait que les étudiants haïtiens voyagent vers l'étranger, mais qu'il est rare que des étudiants étrangers participent à des cours dans les universités haïtiennes. L'un des formateurs qui est responsable de la mobilité dans son université, a expliqué que pour faciliter la mobilité des étudiants, la transparence est le facteur principal. Depuis environ 15 ans, toutes les universités de l'Europe se sont mises d'accord pour un format à utiliser pour décrire les universités, leurs programmes, leurs cours. Ainsi, l'équivalence des cours et des programmes est évidente à travers un "catalogue" de cours, et un guide pour les étrangers sur le site web de chaque université. Grace à cette transparence, 500.000 étudiants voyagent chaque année à travers l'Europe pour des échanges. Leurs cours sont validés à l’aide de crédits dans leurs universités d'origine.
Le groupe sur la mobilité, composé principalement de membres de l'UEH, s'est mis d'accord pour continuer à travailler ensemble pour un projet de "capacity building" pour que les universités haïtiennes apprennent à préparer les outils nécessaires à la mobilité estudiantine. Les membres de l'UEH disent recevoir des demandes d'étudiants de beaucoup de pays du monde. De plus, avec les nombreuses bourses qui ont été offerte après le 12 janvier à des étudiants en programmes de licence, l'UEH est déjà en train d'examiner une approche pour valider le travail de ces étudiants dans les autres pays. Par exemple, 50 étudiants finissants sont allés poursuivre leur cursus dans des branches de l’University of the West Indies. L'UEH est en train de discuter de l'acceptabilité de leur expérience pour l’obtention du diplôme haïtien.
Si un tel projet était réalisé dans l’objectif d’ouvrir l'école supérieure haïtienne vers le monde, les résultats seraient aussi de rendre plus transparentes les pratiques des universités.
Josiane Hudicourt Barnes
(*) Eucanet a pour objectif de contribuer à promouvoir et à élargir la coopération internationale au sein des institutions d’enseignement supérieur de la Caraïbe par le biais du renforcement de leurs capacités de gestion, et en les sensibilisant vis-à-vis des opportunités et bénéfices existant lorsqu’on entreprend des collaborations à l’échelle internationale. Les partenaires haïtiens de Eucanet sont l’UEH et l’ESIH.