En mai 2009, quand on voulait créer ce club de lecture à la Bibliothèque Monique Calixte, la question se posait autrement. On se demandait : resteront t-ils longtemps à se réunir autour du livre ? On se disait que oui, dans la mesure où le livre cesse d’être, dans cet espace, un instrument de torture, tel qu’il l’est à l’école, pour devenir un instrument de plaisir. On aurait pu abandonner dès la première réunion. Il n’y a eu que trois jeunes à y participer. Mais, on restait convaincu que ces trois jeunes ont l’énergie nécessaire pour constituer le noyau de ce club et motiver les autres à y adhérer.
Aujourd’hui, deux ans plus tard, une vingtaine de jeunes des deux sexes manifeste une étonnante fidélité à ce lieu de rencontre autour du livre. Ce qui nous touche le plus, c’est que le petit noyau de trois jeunes ne nous a jamais quittés. Qu’est ce qui a pu les retenir pendant deux ans ? Ils répondent.
Anacassis Sachernka était la première arrivée à la première réunion. Elle explique ainsi sa fidélité au club : « le Club est mon espace à moi. Je prends plaisir à parler des livres que j’ai lu comme ceux qui parlent des matchs qu’ils ont regardés à la télévision. Je découvre aussi des livres et des auteurs très intéressants ».
Jules Yvrose trouve dans le club de lecture son espace d’évasion. « Je m’amuse et me forme, explique-t-elle. Depuis deux ans, il y a des hauts et des bas, mais le club reste mon lieu d’évasion. »
Joseph Jaly Steeve, qui ne peut plus être régulier en raison de son horaire scolaire, tient cependant une correspondance soutenue avec nous. Il affirme que grâce au club il a pu découvrir Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry, et ce livre dit-il, « allait créer en [lui] l’appétit pour la lecture ».
À chacun sa raison, mais la fidélité de ces jeunes à cet espace nous persuade de maintenir en vie et dynamique ce club qui leur est très cher.
Le défi de la troisième année
Lire les livres, autant qu’on en parle ! Voilà le nouveau défi du club cette année. Pour réussir à l’école, à l’université, on est obligé parler des livres. Ainsi beaucoup de jeunes ont acquis l’expertise de parler des livres qu’ils n’ont pas lus. On peut parler magistralement de Madame Bovary de Flaubert, des lettres persanes de Montesquieu, du Capital de Karl Max etc. Mais, les a-t-on lus ? D’où le slogan de la nouvelle campagne du Club : Lire les livres autant qu’on en parle !