Nouvèl FOKAL

mercredi 24 novembre 2010

Programme du festival Quatre Chemins 2010

Le programme



VENDREDI 19 NOVEMBRE - 11 h am
Conférence de presse
performance inaugurale avec le graffeur mystère, les groupes Zatrap et Mystik 703

MERCREDI 1er DECEMBRE
Fokal
5 h pm - film :
Martissant, le rêve d'habiter, de Michèle Lemoine

9 h - 4 h pm : Exposition multimédia

JEUDI 2 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap Teyat
5 h pm - film : Calcutta
9 h am - 4 h pm : Exposition multimedia

VENDREDI 3 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm :
Tap Tap-Teyat

5 h pm - film : Calcutta
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia

SAMEDI 4 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm :
Tap Tap-Teyat


LUNDI 6 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
5 h pm - film : City2City
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia

MARDI 7 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
6 h pm : spectacle
Ayiti
, avec Daniel Marcelin

9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia

IFH
6 h pm - film : Royal de Luxe, retour d'Afrique

MERCREDI 8 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
5 h pm : Marathon de Lecture - Lecture spectacle
Yanvalou pour Charlie de Lyonel Trouillot, avec Patrick Joseph


IFH
6 h pm - film : Le Cirque Plume
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia

JEUDI 9 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm :
Tap Tap-Teyat

6 h pm : Lecture scéniqueCahier d'un retour au pays natal, d'Aimé Césaire, avec Jean-René Lemoine
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia
IFH

6 h pm - film : L'Eclipse

VENDREDI 10 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
5 h pm - film : Allemagne année zéro
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia

SAMEDI 11 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
4 h pm : Spectacle pour enfants
Lago... lago... alarive timoun de Paula Clermont Péan

9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia
LUNDI 13 DECEMBRE

Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
6 h pm - film : Fellini Roma
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia

MARDI 14 DECEMBRE
Fokal
2 h et 3 h 30 pm : Tap Tap-Teyat
6 h pm : Lecture scénique (informations à venir ultérieurement)
9 h am - 4 h pm : Exposition multimédia
 


Les ateliers

Eva Doumbia : Faire résonner l'espace



eva doumbiaNée en 1968 dans la banlieue du Havre, Eva Doumbia se définit comme métisse autant du point de vue ethnique, culturel que social. Le milieu familial où elle a grandi brassait ouvriers syndiqués, travailleurs immigrés, étudiants africains, enseignants banlieusards. Ce sont ces brassages qui ont déterminé la forme et le fond de son travail, qui est une tentative de pont culturel entre Marseille (où elle vit) et le continent Africain comme creuset symbolique et poétique. Son travail de metteure en scène a commencé dans des espaces non théâtraux : bar, galerie d'arts, friches, usines ou bains-douches désaffectées, places publiques. C'est ainsi que son identité artistique a commencé à se forger. Lorsqu'elle a commencé à travailler dans les théâtres, elle cherchait à travailler sur les lieux, plus que sur l'outil. Une des expériences fondatrices dans son parcours a été la mise en scène de Hommes, femmes, escargots : un texte sur les relations hommes/femmes, la prostitution, la transsexualité, dans un immeuble en ruine situé en espace rural. C'était une vision étonnante, un champ d'où émergeait un immeuble inachevé. Le projet est né de la possible poésie de l'espace. Que racontait cet immeuble ? Que racontait il seul ? Que lui faisions nous raconter ? Le texte préexistait, mais a trouvé une autre dimension dans ce lieu.

Lorsqu'il m'a été parlé d'une éventuelle participation au Festival des Quatre Chemin, j'ai immédiatement été intéressée. Parce que bien avant le séisme je voulais venir à Haïti. C'est une terre à moi inconnue. C'est-à-dire qu'en arrivant je n'aurais aucun souvenir d'un « avant le séisme ». Ce que je verrai sera le présent. C'est cette virginité que je veux offrir.
Ma proposition est d'arriver avec des textes et que les participants leur fassent raconter la mémoire des espaces. Outre pour leur actualité, ces textes sont choisis pour leurs diversités : diversité de l'origine de leurs auteurs, diversités des langues, diversités des propos. Certains « collent » à la réalité d'une catastrophe, d'autres en sont complètement déconnectés.
Pendant les trois premiers jours je demanderais aux participants de me faire visiter la ville. Ils me racontent les histoires des lieux qu'ils me montrent. Nous lisons collectivement sur ces espaces les textes choisis. Comment des textes même éloignés de la réalité présente peuvent résonner ? C'est ce que nous chercherons ensemble.
Le plus important ne sera pas de chercher une virtuosité dans le jeu d'acteurs mais montrer comment on peut faire parler l'espace, et comment le faire entrer dans la fiction permet de le poétiser. De la même manière l'endroit où est dit un texte, celui d'où on l'écoute est du ressort du travail dramaturgique.
C'est cet écart que je souhaite interroger. Parce qu'il est aussi important de faire raconter la douleur récente aux espaces que de montrer que du pire peut surgir la poésie, la créativité, et l'humour. Notions essentielles à l'être humain, conditions même de son existence.
Le dernier jour une présentation, sous forme de performance déambulatoire est présentée au public.
Eva Doumbia




Hervée de Lafond et Jacques Livchine : Le Théâtre de l'Unité

theatre de l'uniteC'est en 1972 que de la rencontre entre Jacques Livchine (formé au cours Simon puis à l'université internationale du théâtre et à l'institut d'études théâtrales de Censier), Hervée de Lafond (qui a flirté avec les études de cinéma avant de passer au théâtre) et le scénographe - décorateur Claude Acquart, allait naître le théâtre de l'Unité. C'est avant tout une équipe, plus soudée dans le risque que dans le savoir- faire, plus soucieuse d'inventer que de faire carrière, plus prompte aux élans kamikazes qu'à l'autosatisfaction. Ils tournent dans le monde entier : Corée, Chine , Canada, USA, Danemark, Portugal, Italie, Pologne, Belgique, Angleterre, Allemagne, Islande, Russie, Estonie, Israël, Australie, Nouvelle Calédonie, Guyane etc.
Leur spectacle le plus emblématique est la 2 CV théâtre (1977). Un acteur à l'avant, deux spectateurs à l'arrière qui assistent, exactement aux premières loges, à une histoire proustienne de huit minutes.
Initialement implanté à St Quentin en Yvelines, il s'installe en 1991 à Montbéliard, haut lieu des usines Peugeot et ouvre le premier « Centre d'art et de plaisanterie » de France, établissement unique défini comme un « une espèce d'institution anti-institutionnelle ».
Neuf ans après, considérant qu'ils ne se renouvellent plus assez, la troupe fonde, dans les anciennes filatures Japy à Audincourt, la Maison Unité où elle compte inventer un nouveau concept autour de la fête et du populaire.

Nous faisons du théâtre pour le quelque part où nous sommes. Nous devons inventer un langage pour le quelque part où nous sommes. Donc nous allons nous promener, marcher, regarder et confronter notre vision de la ville avec celle des participants, comprendre ce que nous n'avons jamais vécu. Nous avons appris à bien effacer tout ce que nous avons fait pour être neuf et ouvert à chaque nouvelle aventure.
Nous préparons des actions en extérieur. Comment irradier dans la rue, sans cadre, sans projecteur, avec les bruits de la ville ? Nous exportons un concept : c'est celui du théâtre de rue à mains nues, c'est le concept de Brigade d'intervention théâtrale. Ce n'est pas très compliqué, c'est un chœur et un coryphée, de l'Art furtif, des virgules artistiques très légères qui donnent du piment à l'espace public. Tout notre art consiste à intriguer les passants ou les gens qui font leur course, sans leur faire peur, sans qu'ils nous traitent de fou, sans qu'ils demandent où est la caméra. Cela demande du dosage et du doigté et de savoir jusqu'où l'on peut aller.  Selon le niveau de violence de la société, on peut faire telle ou telle chose. Mais il faut à chaque fois qu'après un premier étonnement les gens comprennent que c'est du théâtre.
Il est évident que les espaces détruits d'Haïti, ou la reconstruction vont faire partie de nos thèmes préférentiels.
Le Théatre de l'Unité
http://www.theatredelunite.com


Philippe Robert : des pistes pour un théâtre de plein air


philippe robertPhilippe Robert, né en 1963 à Nantes, est comédien, metteur en scène, formateur, auteur et scénographe. Sa formation à Rennes (maîtrise d'arts plastiques et art dramatique au Conservatoire National de Région) s'enrichit de stages avec le japonais Y. Oïda (Cie P. Brook), O. Koudriachov (GITIS de Moscou)...
Depuis 1987, il joue en France dans une quarantaine de spectacles (classique, burlesque, comédie musicale, contemporain, théâtre jeune public, poésie actuelle avec danseurs ou musiciens) mais aussi en Afrique centrale, en Tchéquie et en Belgique avec Régïs Boulard et en Asie pour L'Histoire du Soldat de Stravinsky qu'il jouera 70 fois (dont 30 avec l'orchestre de Bretagne).
Il co-fonde, joue et met en scène une quinzaine de spectacles pour les compagnies, Arsis (1992-95) et Staccato depuis 1996. Il a mis en scène une création lyrique en 2002 pour les opéras de Rennes et de Nantes, puis deux opéras de Mozart pour l'Orchestre Amadeus de Lilles. Il a guidé des ateliers d'écriture en Afrique, au Japon. Il met en scène pour 2011, Que d'Espoir ! de H. Levin.

Les artistes sont les porte-paroles de l'espoir et des valeurs à transmettre à tous.
Ils peuvent encourager leurs contemporains à « être acteur » de leur avenir commun.
Son public étant volatile, le théâtre de rue (de plein air) est une rude mais bonne école.

Tous les talents sont donc requis pour créer et retenir l'attention :
Des sujets urgents, des paroles rythmées voire musicales, des mises en formes fortes...
et une maîtrise du jeu, ouverte aux réactions de l'auditoire, sont nécessaires.
Le jeu étudié sera entre liberté et contrôle du souffle, de la voix, de la diction, du corps...

De courtes pièces aux styles variés seront adaptées, travaillées et testées hors salle.
Les thèmes : La ville et la citoyenneté (territoire, pouvoir, discrimination, justice...)

Un atelier d'écriture permettra à chacun d'esquisser ou développer des situations locales.
L'Espace Public, terrain de jeu pour le théâtre crée de nouveaux liens entre le public et les espaces de vie de la ville ; une réflexion possible sur sa reconstruction...

Tap Tap Teyat


Conception et mise en scène Albert Moléon et Ernst Saint Rome d'après d'une idée de Maude Malengrez. Interprétation Albert Moléon, Ernst Saint Rome, Ducarmel Joseph, Carline Colagène. Production Festival Quatre Chemins
tap tapDepuis l'habitacle d'un taxi ou l'arrière d'un tap-tap, lieux où se vit et se discute Port-au-Prince au quotidien, le Tap Tap Teyat vous propose deux parcours dans la ville. Cette dernière devient l'espace où se déroule la scène créée par des comédiens qui sont le chauffeur du taxi ou le commis du tap-tap, le bèf-chèn. Textes, musiques, petites ou grandes Histoire(s) de Port-au-Prince et improvisations plongent les passager-spectateur dans un univers où la ville elle-même devient le théâtre de l'action. Ce procédé mêlant réalité et représentation pousse le spectateur à jeter un regard différent et collectif sur la ville. 
Tap Tap Teyat
vous propose deux parcours différents de près de 45 minutes chacun, l'un en tap-tap, l'autre en taxi. Ils se feront chacun deux fois par jour.

Le parcours d'Albert Moléon
Découvrir Port-au-Prince au gré des textes, des habitudes et repères de ses habitants. Circuler dans la ville avec les mots et les yeux d'auteurs du terroir : Félix Morisseau Leroy, Lyonel Trouillot, Dany Laferrière, Richard Brisson, Ketly Mars ... Partager les habitudes de la ville ou les découvrir ; c'est la perspective de Tap Tap Teyat, aller à la rencontre de ce flux et de ses lieux, suivre un parcours dans la Port-au-Prince des  Port-au-princiens. «Dans cet « entonnoir ou plus d'un se noie », comme le dit Louis Philippe Dalembert, tout est prétexte de vie ou plutôt de survie... on s'accroche désespérément face au vacarme de cette ville, de ses rues, de ses denses particules de poussières, devant l'improviste de la puanteur toujours probable, devant ce lieu où plus rien et même la mort ne semble plus étonner.
Ici même, dans les entrailles de la bête agonisante, on s'amuse aussi. On taquine le bonheur par des sourires insouciants, on blague, on rit, pourvu que le ciel ne nous tombe pas sur la tête. A Port-au-Prince, on se parle, se touche, se mêle, et la vie prend des formes singulières. La vie ici semble prendre la forme de la ville qui la contient. Une ville bâtie sur des chants de sirènes. Une ville placée à la croisée des rêves qui fleurissent et s'anéantissent chaque  année.
Albert Moléon

Départ de la Fokal
143, avenue Christophe - Port-au-Prince
tous les jours à 2 h et à 3 h 30 pm



Le parcours d'Ernst Saint Rome

Comme tout ce qui vit, une ville peut s'atrophier, se gangrener, dépérir, suffoquer, mourir. Elle peut aussi tuer. Mais elle peut aussi se penser, se développer, s'épanouir, devenir une œuvre délibérée de l'homme pour l'homme
.

Albert Mangonès - En toute urbanité

Le 12 janvier 2010, une bonne partie de l'infrastructure de la ville de Port-au-Prince a été détruite. Depuis, la zone commerciale de la ville a été déclarée d'utilité publique. Plusieurs bâtiments ont été declarés comme bâtiment historique par l'Institut de sauvegarde du patrimoine national. Comment se fera la reconstruction ? Quelle place sera accordée aux espaces libres pour jardins et aux places publiques ? Aux cours et aux jardins privés ? Au risque d'avoir une ville belle, neuve, sans histoire, sans repères. Nous devons tous, architectes, urbanistes, institutions étatiques et culturelles, artistes, et simples citoyens travailler pour que cette nouvelle ville devienne comme le disait Albert Mangonès : « Une œuvre délibérée de l'homme pour l'homme »
C'est dans cette perspective que je me propose de choisir un circuit et de parcourir cet espace dans un tap tap dont les passagers seront les spectateurs. Des textes évoqueront des souvenirs passés de la ville, des bâtiments historiques détruits, des histoires... Des improvisations peuvent se faire à certains endroits, des simulations de pannes...
Ernst Saint Rome


Départ de Copart
14, rue Pétion, Port-au-Prince
tous les jours à 2 h et à 3 h 30 pm



du jeudi 2 au mardi 14 décembre, sauf le dimanche
entrée sur invitation à retirer à la Fokal


Les spectacles


Ayiti, de Philippe Laurent et Daniel Marcelin
Mise en scène Philippe Laurent - interprétation par Daniel Marcelin
Décor Olivier Wiame - Décor sonore Marc Doutrepont - Eclairage Xavier Lauwers
Conseiller et animation pédagogique Albert Moléon
Coproduction La Charge du Rhinocéros, l'Espace Magh, l'Archipel/Scène Nationale de Guadeloupe, du Petit Conservatoire de Port-au-Prince
avec l'aide de Wallonie Bruxelles International/EWA Ayiti

Un homme ayitiest bloqué à l'aéroport. Questionné par les douaniers, il doit alors justifier son identité, et surt out prouver qu'il est haïtien - qu'est-ce qu'être haïtien ? - Commence alors une leçon d'histoire singulière, un condensé de l'histoire d'Haïti qui donne à voir et à entendre le destin tragique de la premiè re république noire. Contant, chantant, Daniel Marcelin incarne tour à tour les personnalités marquantes, des premiers habitants aux despotes comme Faustin Soulouque, Duvalier père et fils, Aristide... Dans une scénographie toute simple, entouré de bagages divers, il occupe avec bonheur la scène de sa longue silhouette.

Ayiti est un spectacle sur Haïti à la croisée de sa grande Histoire et de l'histoire anecdotique de Daniel Marcelin... Il nous offre son regard cru sur l'incroyable destin d'Haïti afin de comprendre comment la richissime et bien nommée « Perle des Antilles », à l'avenir si prometteur, a peu à peu sombré dans le marasme et a épuisé ses ressources. Au rythme des dictatures, ponctué de quelques périodes plus fastes, Daniel Marcelin nous raconte de l'intérieur, et avec une bonne dose d'autodérision - soupape humoristique plus que nécessaire dans ce contexte - ce que l'Histoire nie et ce que l'actualité occulte.
Nous avons travaillé deux fois avec Philippe Laurent, notamment pour la création de Carte d'Identité de Diogène Ntarindwa. Le principe d'Ayiti est le même que celui de Carte d'identité : analyser les croisements entre la grande histoire (celle d'un pays par exemple) et la petite histoire (ici, celle de Daniel Marcelin), «Mon récit dans la grande histoire». Cette pratique est expérimentée par Philippe Laurent au Conservatoire Royal de Liège depuis trois ans. Le comédien crée un solo en mettant en scène des moments vécus, des personnages de sa famille, des êtres réels ou imaginaires. Il théâtralise sa propre histoire, celles d'êtres proches et leur vision de l'influence de la grande Histoire sur leur vie. Ces Cartes d'identité touchent aux questions de la diversité, de l'interculturalité, de la recherche des origines, de la compréhension de l'influence de ces origines sur notre présent. Le point de vue et la richesse des expériences vécues nous rendent compte d'un monde complexe où l'Humain est replacé au centre des choses.
Daniel Marcelin
Petit Conservatoire

Mardi 7 décembre - Fokal
entrée sur invitation à retirer à la Fokal



Lago... lago... alarive timoun
Mise en scène Paula Clermont Péan. Avec les comédiens des troupes Actelié Théâtre Création Plus, du Centre Culturel Pyepoudre et de Théâtron.
Décor et lumières Raymond Sardaby. Coproduction Centre Culturel Pyepoudre, la Charge du Rhinocéros



Les enfants sont des personnes qu'il faut protéger et respecter,
qu'il faut aider par tous les moyens à vivre heureux, à grandir au mieux
lago lagoCes mots sont ceux de la plupart des pays du monde qui se sont mis d'accord pour écrire ensemble sur les droits des enfants de la planète. Dans le cadre de son travail théâtral, d'animation socioculturelle et d'incitation à la lecture auprès des enfants et des jeunes, le Centre Culturel Pyepoudre propose une création sur les droits de l'enfant. Le cadre de cette création est, bien sûr, Haïti, sa réalité, son identité, sa culture, son passé, son présent, ses désespoirs, ses attentes, son éventuel avenir... Lago... lago alarive timoun est tiré du conte populaire haïtien Jansòt ak Janlespri et interprété par les jeunes comédiens amateurs des troupes Actelié Théâtre Création Plus, du Centre Culturel Pyepoudre et de Théâtron qui, nous emmènent avec eux dans un jeu traditionnel, le lago, pour suivre l'aventure de deux compères Jean-Sot, dit Gros Jean, et Jean-Lesprit, dit Petit Jean. Ce sont les frères jumeaux de Bouqui et Malice, deux personnages historiques de nos légendes haïtiennes. Le spectacle, à la fois drôle et sérieux, évoque non seulement la problématique des droits des enfants, mais aussi la solidarité de ces derniers face au danger.
Ti-Jean et son frère vivent dans le bled avec leur mère. Le premier a l'esprit vif, l'autre est retardé mental, mais ils s'entendent comme deux larrons en foire. Les deux garçons décident un jour de partir à la recherche d'une vie meilleure. Ce voyage bouleversera leur vie : une sorcière se dresse sur leur chemin, les terrorise, et décide finalement de leur laisser la vie sauve à condition qu'ils deviennent ses esclaves. A la fin de ce voyage initiatique, tous les autres enfants de la terre sont présents aux côtés des deux frères pour les aider à se débarrasser de ce personnage qui empêche les enfants de parler et de grandir en êtres libres.

Dans un décor qui évoque un « lakou », un récitant nous entraîne dans l'histoire de Jean-Sot et Jean-Lesprit. Deux univers en opposition, celui des enfants, clair et net, et celui de la sorcière apparemment beau, mais en réalité embrouillé et macabre. A travers les jeux et gestuelles enfantines, le spectacle dessine une galerie de portraits attachants et mystérieux. Les comédiens virevoltent dans une danse oppressante autour d'une sorcière dépourvue de toute humanité. L'univers est peuplé de marionnettes, pantins, postiches, masques, ombres et images projetées. La musique, le chant et la danse sont aussi présents et apportent au récit la rapidité et la légèreté de la forme, tout en faisant sourdre en filigrane la gravité du propos. Les «figures» qui peuplent l'univers de ce spectacle sont déclinées sur tous les tons et à toutes les échelles. Leurs modes d'apparition et leurs formes varient et se mélangent librement dans l'esprit d'un cabaret. L'ensemble permet de dresser une peinture joyeuse et cynique de cette farce tragique.
Paula Clermont Péan
Centre Culturel Pyepoudre


Samedi 11 décembre - 4 h pm - Fokal

entrée sur invitation à retirer à la Fokal


Les Lectures


Cahier d'un retour au pays natal de Aimé Césaire
une lecture scénique proposée par Jean-René Lemoine


jrlPassionné depuis l'adolescence par le théâtre, Jean-René Lemoine entame une carrière de comédien, qui se poursuit pendant plusieurs années et parcourt l'Europe, pour se fixer finalement en 1981 en Italie où il passera huit ans. C'est là qu'il commence à écrire pour le théâtre et qu'il fait ses premiers pas de metteur en scène. En 1989, il s'installe à Paris. Il enseigne pendant plusieurs années l'art dramatique au Cours Florent et au Théâtre de la Tempête, traduit des pièces de l'italien vers le français. Ces années vécues entre l'Italie et la France sont rythmées par l'écriture et la mise en scène : un roman, Compte-rendu d'un vertige, mais surtout de nombreux textes pour le théâtre : Iphigénie, Chimères, L'Ode à Scarlett O'Hara, Ecchymose, L'Odeur du noir, L'Adoration, Le Voyage vers Grand Rivière, Face à la mère, Erzuli Dahomey...  Il a mis en scène plusieurs de ses textes. Certains ont obtenu de nombreuses récompenses : il est lauréat du prix SACD de RFI-Théâtre pour L'Odeur du Noir, de la Fondation Beaumarchais pour Chimères, du prix d'écriture théâtrale de Guérande pour L'Adoration, et en 2009, du prix SACD de la Francophonie pour Erzuli Dahomey. Il écrit également des scénarios pour le cinéma : Moloch Tropical - long métrage réalisé par Raoul Peck ; La Tentation de l'ombre, long métrage de Olivier Meyrou.

Ce qui définit Aimé Césaire c'est d'abord une fidélité à l'histoire, l'exigence du droit à la mémoire, le refus du silence... C'est aussi l'exigence de témoigner des combats incessants de son peuple pour sa liberté et sa dignité. Dès son premier texte, le «Cahier d'un retour au pays natal», la volonté de peindre la métamorphose de « cette foule inerte » brisée par l'histoire, en un « peuple debout, un pays debout et libre », structure tout le mouvement de ce poème qui depuis cinquante ans a fait le tour du monde pour éveiller la mémoire et l'espoir des opprimés, avec sa célèbre proclamation « ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche ». Mais au-delà du témoignage, Césaire est aussi l'homme du vouloir, c'est-à-dire de l'action et de l'engagement collectif. Il a donné l'exemple de ruptures risquées et solitaires, de positions à contre courant des postures démagogiques ou des majorités sûres.
Je retiens aussi que ce familier des grands rêves est aussi un bâtisseur lucide du présent, et qu'il a toujours veillé à confronter ses convictions et sa pensée à l'épreuve du concret, au souci quotidien de la vie publique et à l'écoute des aspirations immédiates de la population de la Martinique et des habitants des quartiers modestes de sa ville de Fort-de-France. Et la principale leçon de son action, c'est bien cette certitude toujours affirmée que les véritables avancées de la liberté et de la dignité ne sont pas celles qui s'octroient d'en haut ou qui se décrètent d'ailleurs, mais celle qui se conquièrent par la responsabilité collectivement assumée.
Tout cela bien entendu ne va pas sans les blessures et sans les silences qui l'habitent selon son propre aveu. Et c'est sans doute aucun sa puissante créativité poétique et dramatique qui l'a aidé à préserver sa « soif irrémédiable » malgré toutes les sécheresses et tous les cyclones subis dans son histoire. Et pour cet homme de paroles, maître de l'oralité autant que de l'écriture, c'est en définitive surtout la poésie qui constitue sa « parole essentielle », réunissant les héritages culturels de trois continents, et qui en fait à coup sûr un des grands poètes de ce siècle, dont l'exemple et la lecture donnent à nous tous ses lecteurs de par le monde: « la force de regarder demain ».
Daniel Maximin
extraits d'un texte inédit publié sur le site d'Iles en îles



Jeudi 9 décembre - 6 h pm - Fokal
entrée sur invitation à retirer à la Fokal
 


Exposition multimedia

Une exposition multimédia proposée parFaika Bernadeau, Yves-Osner Dorvil et Laurent Jean-Charles
réalisée avec le concours technique de Leslie Rock Dupervil et de Jean Eder Hilaire



multimediaPour partager toutes les manifestations avec le public, l'Atrium de FOKAL accueille une exposition multimédia pendant toute la durée du festival.
Trois jeunes photographes, Faika Bernadeau, Yves-Osner Dorvil et Laurent Jean-Charles vont explorer Quatre Chemins en chantier au jour le jour. Ils seront présents dans les ateliers, pendant le travail en rue, les spectacles, les lectures, ils accompagneront chaque jour le Tap Tap Teyat, les projections, les débats et l'ambiance des coulisses.
Leurs photographies digitales, accompagnées par leurs commentaires sonores, seront régulièrement actualisées pour permettre au public de suivre les activités de Quatre Chemins en chantier. Les photos changeront chaque deux ou trois jours. Il sera ainsi possible de suivre au jour le jour le festival à travers leurs oeuvres et leurs reportages audio.



Atrium de la Fokal
tous les jours sauf le dimanche
de 9 h am à  4 h pm


Films et rencontres


Un cycle de projections-débats sur la ville et les arts de la rue
animées par des professionnels et suivies d'un échange avec le public

pellicule


A L'INSTITUT FRANÇAIS D'HAÏTI
Cycle Arts de la rue. Projections proposées par l'Institut français et présentées par
Eva Doumbia, Hervée de Lafond, Jacques Livchine
et Philippe Robert


mardi 7 décembre - 6 h pm - entrée libre

ROYAL DE LUXE, RETOUR D'AFRIQUE de Dominique Deluze, documentaire, 1999, 55', couleur. Production : les films à Lou, K production, La Sept-Arte.
Pendant six mois, la compagnie Royal de Luxe s'est installée dans différents villages du Cameroun en quête d'un mariage utopique, celui de deux imaginaires qui s'enrichiraient l'un l'autre, et dont la matérialisation a pris la forme de contes interprétés par des marionnettes.
Pour les Guizigas, les esprits habitent toute chose et les marionnettes manipulées à vue par les acteurs forment un langage théâtral qui leur parle instantanément. Avec pudeur, le film relate la rencontre entre les artistes venus d'Europe et le quotidien et l'imaginaire des villageois qui les ont accueillis. De cette union est née le Petit Géant, de 6,5 mètres de haut que les habitants de Foulou n'ont pas tardé à adopter, ainsi que d'autres créatures hybrides dont la troupe nous a déjà habitué. Dominique Deluze donne un bel écho à cette aventure en montrant avec simplicité et justesse l'émotion partagée, les questionnements, la confrontation souvent bruyante et colorée, parfois muette, toujours déconcertante.




mercredi 8 décembre - 6 h pm - entrée libre
LES PLUME FONT LEUR CIRQUE de Christophe de Ponfilly, documentaire, 1994, 52', couleur. Poduction : Interscoop, F3.
Les Plume ont fondé une troupe étonnante, loin de l'image traditionnelle du cirque : musiques, numéros, costumes composent des spectacles en forme de rêve réalisé. Christophe de Ponfilly s'est immergé dans la vie ordinaire et extraordinaire de ces artistes.
Derrière la piste, le chapiteau et le cercle des caravanes, le réalisateur nous entraîne dans l'intimité de chacun et nous partageons un moment de leur vie quotidienne, de leur travail, de leurs aspirations. Nous recomposons par fragments l'histoire de la compagnie, de la rencontre des artistes fondateurs à la fanfare de Besançon, des débuts difficiles, à la reconnaissance et au succès. Les souvenirs de cette bande de complices se faufilent à travers des extraits de leur dernier spectacle et des moments de répétitions pour composer un touchant portrait de groupe.



Jeudi 9 décembre - 6 h pm - entrée libre
ECLIPSE de Bartabas,  documentaire, français, 1998, 59'
Dans ce spectacle de Bartabas filmé par lui-même, tout est noir et blanc comme l'ombre et la lumière, et le parti pris est à ce point abouti que la moindre touche d'une autre couleur aurait constitué une effraction vulgaire, une indiscrétion. Dans le long voyage entrepris par le Théâtre Zingaro, ce spectacle donne à voir tout le chemin déjà parcouru, vers davantage d'ascèse et d'harmonie.

Une nouvelle rencontre a inspiré ce spectacle : celle des mélodies du shinawi et des « voix sanglantes » du chant pansori, nourris de la force intérieure ancestrale du pays « du matin calme », la Corée. Au son de ces chants primitifs et puissants, danseurs, comédiens, cavaliers, acrobates, chevaux et lumières composent en symbiose des tableaux successifs d'une beauté parfaite. Le maître de cérémonies démontre là encore sa maîtrise absolue de l'art équestre. Dans chaque geste de l'homme et chaque pas du cheval, il y a cette connivence qui génère l'émotion. L'atmosphère est de l'autre bout du monde, poétique, érotique, grave ou facétieuse. Chacun peut y puiser ce qui fera écho à sa fantasmagorie, dans le plaisir et l'émerveillement de l'ouverture au monde.




A LA FOKAL
Cycle sur le thème de la ville. Projections proposées
et présentées par Lucie Couet, urbaniste



mercredi 1er décembre - 5 h pm - entrée libre
MARTISSANT, LE RÊVE D'HABITER, de Michèle Lemoine - documentaire - Haïti 2010 - 82', couleur - production : Fokal. avec le soutien de l'Union Européenne
Port-au-Prince, Haïti : nous sommes à Martissant, un quartier marginalisé au sud de la ville, fragilisé depuis des années par les violences politiques et sociales, où l'accès aux services de base est réduit au minimum. Au cœur du quartier, quatre propriétés privées, l'Habitation Leclerc, les résidences Mangonès, Dunham, Fongging et Pierre Antoine, forment un espace vert de quinze hectares unique dans la capitale. En 2007, elles ont été déclarées d'utilité publique et la Fondation Connaissance et Liberté - Fokal, une ONG haïtienne, a été chargée par le gouvernement de créer un parc naturel sur le site. Martissant et sa population sont au cœur du projet. Une zone d'aménagement concerté, la Zac, a été créée : elle englobe le parc et les quartiers voisins.  La création du parc vise non seulement à sauvegarder un espace boisé en danger, mais aussi à construire un lieu collectif que la population pourra s'approprier. L'objectif à long terme est de revitaliser la zone en fédérant les énergies, pour rendre possible l'existence d'un espace qui offrira des perspectives économiques et deviendra un vrai lieu de citoyenneté.
Martissant, le rêve d'habiter suit pendant deux ans les débuts de la création du parc. Le film remonte aux origines du parc et au contexte dans lequel il s'insère, décrit l'évolution de Martissant au fil des ans et aborde les problèmes d'urbanisme cruciaux du quartier. Il évoque ensuite les premiers pas du projet, de l'apprentissage du terrain aux premières interventions, en suivant les travaux dans le parc, les actions dans la communauté de Martissant et les réflexions qui jalonnent cette phase de démarrage. A travers le récit de la création du parc, se dessinent des enjeux complexes : entre le projet de modèle urbain d'une organisation, la Fokal, engagée dans une première expérience à grande échelle, et l'espoir immense des habitants de Martissant, c'est en réalité une espérance commune qui émerge : celui d'un pays vivable, habitable. Le parc est le fer de lance d'un projet indissociable d'une population vivant dans la précarité, mais pleine de vitalité et de désir : désir de services, de sécurité, d'emploi, de santé, d'éducation, désir d'état... Martissant, le rêve d'habiter se veut témoin du travail réalisé par la Fokal, et outil pour qui veut penser un projet urbain au sein d'une communauté confrontée à de nombreux défis. Il tente de rendre compte d'un travail au quotidien, d'une vision à long terme, et de faire écho à un rêve de ville.


Vendredi 3 décembre - 5 h pm - entrée libre
CALCUTTA  de Louis Malle - documentaire - France 1969 - 90 '.
La mégapole indienne en 1968 sous l'œil documentaire de Louis Malle. Un classique du genre. Prix de la Fraternité 1969. Une expérience de cinéma direct réalisée à Calcutta en février 1968. Entièrement improvisé, le film décrit la vie des habitants et les problèmes immenses que soulève la situation économique et démographique de la ville. Cette formule très souple de reportage nous permet de plonger dans la réalité de la ville, des scènes quotidiennes, rues surpeuplées, marchés, manifestations de femmes et d'étudiants, les bidonvilles, les usines... Ce film ne prétend pas être autre chose que ce qu'il est : un regard porté sur la ville pendant quelques semaines. Un regard d'Occidental. Totalement improvisé, il a été tourné à trois (un cameraman, un ingénieur du son, un réalisateur), en couleur, en son synchrone, dans une formule très souple de reportage, qui permet de plonger dans la réalité de la ville, sans mise en scène, sans préoccupations esthétiques (Louis Malle).



Lundi 6 décembre - 5 h pm - entrée libre
CITY2CITY - D'UNE VILLE A L'AUTRE
Crossings (Marina Chernikova)  / 2. Nil (Nose Chan)  / 3. Worst case scenario (John Smith)  / 4. Sarajevo vertical (Toby Cornish)  / 5. From 7PM to 7PM (Alli Savolainen)  / 6. Exchangeable cities (Kentaro Taki)  / 7. Street crossing (Pablo Altes)  / 8. Es Geht Auch Schneller (Ulrich Fischer)  / 9. Hors chants (Dudouet & Kaplan)  / 10. Je n'ai pas du tout l'intention de sombrer (Augustin Gimel)
City2City - d'une ville à l'autre réunit dix artistes de l'image issus de pays différents (Russie, Pays-Bas, Hong Kong, Grande-Bretagne, France, USA, Finlande, Suisse...) mais travaillant ici sur une thématique commune: la ville et l'urbanité. Composé de films inédits à ce jour, jamais parlés (muets ou musicaux), la compilation entend proposer un nouveau regard sur l'esthétique de la ville et sa perception artistique dans le domaine de l'art vidéo et du cinéma expérimental. À la fois belle et monstrueuse, la ville est en nous. Elle traduit notre chaudron intérieur par son désordre manifeste. Elle concrétise notre soif de liberté comme notre impossibilité à sortir de nos prisons, qu'elles soient réelles ou irréelles. La ville est, comme le pharmakon des Grecs, tout autant un poison qu'un remède, une catastrophe qu'une beauté insondable. Elle nous hante comme nous la hantons de nos regards, de nos appareils photos et de nos caméras.


Vendredi 10 décembre - 5 h pm - entrée libre
FACE A LA MER de Raymond Depardon - Clip vidéo, 3'30", 1993, 35 mm couleur
Raymond Depardon est allé photographier Beyrouth, avant que la ville ne soit détruite puis reconstruite. Il filme en un seul plan-séquence ses photographies sur une musique des Négresses Vertes.

ALLEMAGNE ANNEE ZERO, un film italien de Roberto Rossellini (Germania anno zero), 1947, noir et blanc, 1h16 min VOSTF) scénario de Roberto Rossellini, Carlo Lizzani et Max Colpet d'après une idée de Basilio Franchina
Berlin au lendemain de la guerre. Dans la ville en ruines, occupée à sortir du cauchemar nazi, Edmund, un jeune garçon de 15 ans, vit de rapines pour faire survivre sa famille, tout en cherchant des repères dans un monde qui n'en a plus... Sa famille se débat avec les difficultés de la vie : le père malade est soigné par sa fille, le fils aîné, un ancien SS récemment démobilisé, n'ose pas se présenter aux autorités d'occupation et vit, caché, sans carte d'alimentation. Un jour, au cours d'une promenade, Edmund retrouve un de ses anciens professeurs, ex-nazi. Celui-ci lui rappelle les principes d'Hitler sur l'élimination des faibles et des inutiles. Le père ayant dû être hospitalisé et répétant machinalement qu'il vaudrait mieux pour tous qu'il soit mort, Edmund, sans mesurer la portée de son geste, l'empoisonne. Le professeur, mis au courant par Edmund, ne veut pas endosser la responsabilité de ce qu'il considère à présent comme un crime. Désespéré, l'enfant erre tristement dans les rues au milieu des décombres et finit par se jeter d'un cinquième étage d'une maison en ruines. Evitant tout sentimentalisme ou effet spectaculaire, refusant de porter le moindre jugement, la caméra de Rossellini continue à appliquer la leçon du néoréalisme : regarder pour comprendre. En suivant l'odysée d'Edmund, Allemagne année zéro, nous dévoile le désarroi moral et social d'un pays en quête d'une nouvelle identité.


Lundi 13 décembre - 5 h pm - entrée libre

FELLINI ROMA de Federico Fellini (Roma di Fellini, Italie/France, 1972).Scénario : F. Fellini et Bernardino Zapponi. Image : Giuseppe Rotunno. Musique : Nino Rota. 120 mn. Avec Peter Gonzales, Fiona Florence, Marne Maitland, Anna Magnani, Marcello Mastroianni.
En 1972, Fellini s'attaque à un film-somme sur Rome, sa ville, qu'il n'a cessé de réinventer depuis Cinecittà. En plusieurs tableaux, il compose un puzzle onirique et nostalgique.
Tout commence avec des clichés revisités : le passage du Rubicon par Jules César mimé par un professeur d'histoire ; des diapos jaunies des principaux monuments ; un extrait d'un péplum en noir et blanc ; une tablée en pleine rue avec énoncé des spécialités gastronomiques romaines...
Fellini est boulimique de sa ville, veut en montrer toutes les facettes en un regard, comme un tableau cubiste ou le rêve le plus fou d'un surréaliste de génie. Construit selon la logique de l'écriture automatique, Roma entrechoque les époques à travers les souvenirs truculents de son créateur. Le brouillard, la poussière enrobent toute vision d'une couche de nostalgie : les statues s'estompent dans la brume, les fresques s'effacent dans un souffle (merveilleux épisode de la construction du métro), un bateau fantôme hérissé de têtes de mort glisse en apesanteur... annonçant le navire lumineux et féerique d'Amarcord, récit de l'enfance à Rimini.
Rome est le théâtre de l'illusion, où le cinéma, la politique et l'Eglise se tiennent par la main en une ronde folle mêlant défilé de mode ecclésiastique, tournage foutraque sur l'autoroute et annonce des avancées des troupes du Duce en plein cabaret minable. Fellini en est le maestro fabuleux, le démiurge mégalo qui puise son imagination à la source de ses fantasmes. Ultime hommage : une image fugace d'Anna Magnani, la Mamma Roma de Pasolini, figure définitivement tragique d'une Rome mythique, d'une époque révolue.

Le Marathon de Lecture 2010 - 2eme édition
une manifestation proposée par le Petit Lectorat


Le Petit Lectorat vous propose la deuxième édition du Marathon de Lecture. Le Festival Quatre Chemins se fait un plaisir de cheminer de concert avec cette fête de la lecture...


Wooly Saint Jean
Concert voix et textes
Institut Français d'Haïti
Vendredi 4 décembre - 6 h pm

Dezafi de Franketienne
par Vladimir Delva
Lecture-spectacle
Bibliothèque Etoile Filante
Dimanche 5 décembre - 6 h pm

Epi yon jou konsa tèt pastè bab pati de L. Philipe Dalembert 
par Billy Elucien
Lecture-spectacle
Parc de Martissant - Lundi 6 Déc -  4 h pm

Le Marin de Fernando Pessoa
par Louisna Laurent, Pascale Julio, Fifi Lovely
Lecture spectacle
Art Hostel (Galerie Monin)
Mardi 7 décembre - 5 h pm

La honte humaine, une création théâtrale
par Angelo Destin et Jovasky Réjouis
Lecture spectacle
Cité Internationale des Arts - Paris
Mardi 7 décembre - 6 h pm

Dialogue chez l'écrivain
Georges Castera
Résidence privée
Pétion Ville
Mardi 7 décembre - 10 h am

Yanvalou pour Charlie de Lyonel Trouillot  
par Patrick Joseph
Lecture spectacle
Fokal - Mercredi 8 décembre - 5 h pm

Allah n'est pas obligé de Amadou Kourouma
par Carline Collagène
Lecture spectacle
Bibliothèque Justin Lhérisson
Jeudi 9 décembre - 4 h pm

Dialogue chez l'écrivain
Gary Victor
Résidence privée
Carrefour Feuille
Vendredi 10 décembre - 10 h am

Tout bouge autour de moi de Dany Laferrière
par Marc Henry Valmond
Lecture Spectacle
Institut français d'Haïti
Vendredi 10 décembre - 6 h am

L'Amiral de Syto Cavé
par Rolando Etienne
Lecture Spectacle
Alliance française de Jacmel
Samedi 11 décembre - 6 h pm

Eminans de Félix Morisseau Leroy
par Jhonny Zéphirin
Spectacle
Paillant (Miragoane)
Samedi 11 décembre - 5 h pm

Bière Littéraire
Poètes contemporains : Bonel Auguste, Jacques Adler, Makenzie Orcel
Restaurant Belle Créole - Rue Roumain Port-au-Prince
Dimanche 12 décembre - 4 h pm