Du 3 au 5 juin dernier, le projet Vague du Futur (VDF) a tenu un séminaire de réflexion pour les jeunes haïtiennes et haïtiens de ses différents clubs de débat au centre Caritas de Laborde, près de la ville des Cayes, dans le département du Sud. Durant ces trois jours de « mise au vert », une centaine de jeunes venus des principales villes du pays et de quartiers de Port-au-Prince ont pu participer à de nombreuses discussions sur l’état d’Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en présence de différents conférenciers. Lors de ces rencontres, les jeunes ont pu exprimer leur vision, leurs aspirations et leur propositions d'action.
Agés de seize à trente ans, les participants au séminaire de réflexion sont les jeunes des clubs de débat du projet Vague du futur et leurs responsables. Ils venaient de Camp-Perrin, du Cap- Haïtien, des Cayes, de Fonds Parisien, de Gros Morne, de Jacmel, de Jérémie, de Léogane et Port au Prince (dont les quartiers du Centre-ville, de Christ-Roi, Côte-Plage, Martissant, Mont Repos et Santo).
Chaque matin, les jeunes ont pu s'adonner à des activités sportives. À la suite des loisirs, chaque voyait arriver son lot de discussions autour des grands thèmes concernant les jeunes d’Haïti actuellement : la reconstruction, la décentralisation et l'éducation dans le pays. Pour une bonne compréhension et une meilleure participation de tous, les enjeux des différents sujets étaient présentés par un intervenant. Ensuite, une discussion où les jeunes pouvaient poser leurs questions aux intervenants permettait aux jeunes d'avoir en main les clés de compréhension du sujets afin de répondre à trois questions principales concernant le thème retenu lors d'un grand atelier. En fin de journée, les principales idées sorties des ateliers étaient synthétisées.
D’abord, le sujet de la reconstruction avait discuté par Lucie Couet, coordinatrice du projet du Parc Martissant à FOKAL. Elle a abordé le reconstruction et la refondation d'Haïti, illustrant son propos par l'image d'une maison, qui si elle est reconstruite sans que sa fondation soit solide, ne tiendra pas la coup. « Quoi reconstruire pour les jeunes ? » ou « Quel rôle les jeunes peuvent jouer dans la reconstruction d’Haïti ? » étaient parmi les questions que les jeunes ont eu à traiter lors de l'atelier. Les participants ont identifié différents pistes de réponse, comme la refondation des systèmes éducatifs et la reconstruction des hôpitaux, de centres de loisirs, professionnelles et culturels parmi les plus importants. Les jeunes ont l'espoir de devenir des agents de changements, en participant à l’alphabétisation, à la défense de l’environnement et aux activités civiques, politiques et sportives.
Le deuxième jour, c'est de la décentralisation d’Haïti en dehors de Port au Prince dont il fut question. Directeur de l’action civique au Ministère de la jeunesse, des sports et de l’action civique, Jean-Marie Pierre a géré la discussion. Les ressources de l’Etat étaient fortement concentrées et centralisées dans la capitale, malgré le manque visible de services publiques qui y régnait. Pour adresser ce grand problème historique, la question a été posée aux jeunes en ces termes : « Quel(s) bénéfice(s) la jeunesse haïtienne peut-elle tirer de la décentralisation ? ». Les jeunes ont pu prendre conscience que la décentralisation, aboutie, pouvait avoir de nombreux effets bénéfiques : la création d'emplois partout dans le pays, une relance de l'économie, une diminution de la délinquance, plus de temps pour les loisirs et l'opportunité pour des jeunes bien éduqués de demeurer à la campagne.
Le troisième jour du séminaire fut consacré à l’éducation à son rôle pour assurer les fondements et l’avenir d’une nation. Actuellement, les écoles haïtiennes sont surchargées d’élèves. Mais s'il faut construire des écoles, il faut aussi faire plus que ça pour améliorer la qualité de l'enseignement. Les dépenses d'éducation de l'état (20 euros par élève par mois contre 900 euros en France) n’est guère assez d’argent pour qu'ils bénéficient d'une bonne instruction. Les jeunes ont hiérarchisé les priorités pour améliorer le système éducatif : formation des cadres de l’éducation, construction des écoles parasismiques et supervision de la préparation des cours.
Le séminaire a voulu créer un espace de parole pour les jeunes où ils pourraient parler des problèmes qu'ils rencontrent dans leurs vies après le séisme. En plus de cela, Vague du Futur tenait à offrir aux jeunes l'opportunité de créer des changements positifs. Actuellement, les représentants des clubs doivent ramener d’actions plaidoyer et des pistes de travail sur les t thèmes sélectionnées à mettre en œuvre dans leurs clubs.
Vague du futur est un projet géré par la Fokal et financé par l'organisation canadienne Droits et démocratie.
Vague du futur est un projet géré par la Fokal et financé par l'organisation canadienne Droits et démocratie.
Adeola Olagunju
Assistante des programmes
Open society Institute Washington