Depuis 2007 la Fondation Connaissance et Liberté travaille à Martissant, une section communale de Port-au-Prince située au sud-ouest de la ville, pour mettre en place un parc public avec des espace de loisirs et un jardin botanique. L’espace géré par la Fondation comprend les résidences Dunham, Mangones, Pauline, Fungging et l’habitation Leclerc qui ont été déclarées d’utilité publique par l’Etat haïtien en 2007. Un contrat de gestion a été confié à la Fondation par le gouvernement pour gérer cet espace qui fait environ 159,867.96 mètres carrés et qui reste le seul espace vert de la ville de Port-au-Prince.
Ce projet n’est pas seulement un projet de création de parc et de jardin botanique, c’est aussi un projet de revitalisation urbaine qui aborde un ensemble de problématiques du point de vue économique, social, culturel, démographique,… La Fondation continue ce travail dans l’objectif d’en faire un projet déclencheur qui pourra à terme servir de modèle à répliquer dans d’autres endroits du pays.
La création d’un parc : un travail continu
Le travail de Fokal peut être présenté selon différents axes. Tout d’abord, il s’agit d’un travail de fond, continu, qui vise à créer le parc. Au départ, la Fondation a lancé les activités en partenariat avec un ensemble d’ONG qui intervenaient dans le cadre global de la création du parc. Ces ONG travaillaient sur des thèmes assez variés comme la gestion des déchets, le dialogue social, la réduction de la violence, la mise ne place d’incubateurs d’entreprises, l’encouragement de l’entreprenariat,… La Fokal avait pour tache de coordonner les actions de ces différents acteurs dans une logique de synergie au profit de la zone. La Fokal travaille en collaboration avec la mairie de Port-au-Prince dans la mise en œuvre du projet et particulièrement à la mise en place d’une cellule technique de gestion de la ville. La mairie est aussi l’institution qui héberge et préside le comité de pilotage du projet.
Dans le cadre du projet, la Fondation a mis en place une pépinière dont le rôle est de répertorier, cultiver et conserver un ensemble de plantes (ornementales, médicinales,…) liées et/ou originaires des micro-systèmes de la zone parmi lesquelles on trouve des espèces rares.
La fondation veut ériger un centre culturel avec une médiathèque et des espaces de loisir pour les habitants du quartier dans l’ancienne demeure de Katherine Dunham. Les études architecturales de ce centre sont pratiquement en phase terminale et la construction devrait commencer sous peu.
Afin de délimiter les espaces du parc, la fondation a réalisé un appel d’offres pour la réalisation de près de 1600 mètres linéaires de clôture pour l’ensemble du parc. Cette clôture est conçue de façon à ce que les gens de l’extérieur puissent voir le parc. A cet effet, plusieurs types de clôture ont été retenus : en certains endroits on trouve des « cyclone fences », en d’autres on retrouve des grillages ornementaux encadrés de poteaux en maçonnerie de roches,… Les travaux sont en cours et sont exécutés par la firme Gretco qui a gagné l’appel d’offres.
De grands travaux d’assainissement à l’intérieur du Parc sont également prévus. Le parc, au niveau de l’habitation Leclerc, est traversé par trois ravines majeures (ravines Leclerc, Takwet 1 et Takwet 2). Il est prévu à cet effet des travaux d’assainissement afin de mieux gérer le volume d’eau que ces ravines charrient, surtout durant la saison pluvieuse. Un appel d’offre a été réalisé et c’est la firme Gretco qui l’a emporté. Quatre dégraveurs doivent être construits, et des ouvrages de rétention et de chute seront réalisés. Ces travaux devraient débuter au mois de juillet 2010 et devront durer environ 7 mois. Ce chantier donnera du travail à plus de 100 personnes par quinzaine.
Un nouveau projet financé par l’union européenne devrait débuter au mois de juillet 2010. Ce projet a pour objectif principal la gestion globale des déchets de la zone. C’est un projet de trois ans et il comporte des travaux importants sur la ravine Mangones.
Grace à un support de l’USAID à travers l’initiative de stabilisation d’Haïti (Haïti Stabilisation Initiative : HSI) la résidence Pauline est en train d’être réhabilitée. Les travaux de la voie d’accès sont déjà en cours et bientôt les travaux sur les bâtiments vont débuter. L’OIM (Organisation internationale de la migration) est en charge d’exécuter ces travaux. Cet espace servira de centre communautaire avec des services de proximité comme un bureau d’état civil, un point de la DGI,…
Grace à un support de l’USAID à travers l’initiative de stabilisation d’Haïti (Haïti Stabilisation Initiative : HSI) la résidence Pauline est en train d’être réhabilitée. Les travaux de la voie d’accès sont déjà en cours et bientôt les travaux sur les bâtiments vont débuter. L’OIM (Organisation internationale de la migration) est en charge d’exécuter ces travaux. Cet espace servira de centre communautaire avec des services de proximité comme un bureau d’état civil, un point de la DGI,…
Développer des partenariats
La Fokal est attentive à ancrer son travail dans des liens de partenariats durables. Ainsi, la fondation travaille sur un schéma d’aménagement de la ZAC (zone d’aménagement concerté) du quartier de Martissant avec le Comité Interministériel pour l’Aménagement du Territoire (CIAT). Ce schéma devra permettre d’orienter de façon plus efficace les actions à entreprendre dans la zone. Ce travail est très avancé avec les techniciens du CIAT.
Avec le National Park Service (NPS) des Etats Unis, la Fokal travaille à la définition et l’aménagement des espaces du parc. Des spécialistes du NPS viendront au mois de juillet prochain pour entamer les travaux avec la fondation. A noter que durant une visite exploratoire réalisée précédemment, les techniciens du NPS ont identifié deux parcs sur lesquels ils ont jeté leur dévolu : le parc des Ramiers à la Citadelle et le parc de Martissant.
Après le tremblement de terre, les responsables de l’Université Cornell ont proposé un partenariat à Fokal, qui devrait impliquer plusieurs domaines comme l’aménagement paysagiste, l’administration publique,… L’idée était émise de proposer aux étudiants en maitrise d’architecture paysagiste de Cornell de travailler sur un schéma d’aménagement du parc.
Enfin, Quartiers pour Haïti (http://www.quartierspourhaiti.be/) est une association de proches de Fokal et d’Haïti qui a été formée à Bruxelles, Belgique après le séisme. L’association vise à mobiliser les professionnels de la reconstruction afin de venir en aide à Haïti dans une logique de reconstruction. L’association a organisé un appel à idées pour des modèles de constructions adaptées à la situation de reconstruction. Plusieurs architectes et bureaux d’architecture ont répondu à l’appel. Les dix meilleurs choix ont été présentés lors d’une séance de restitution à Fokal.
Entretenir, renforcer et améliorer les relations avec les gens du quartier
Des espaces de paroles, séances de discussions et d’échanges, ont lieu régulièrement entre la Fokal et les différentes organisations et associations du quartier de Martissant. Les intervenants exposent et discutent des problèmes du quartier. Fokal a déjà recensé plus de 160 organisations réparties sur les quartiers de la zone.
Des formations en secourisme, en citoyenneté et droit, en hygiène… sont organisées régulièrement pour les gens du quartier. Ces formations visent à accompagner la population à faire face aux problématiques traitées.
Des petits projets sont présentés par les différentes organisations du quartier. Quand les projets rentrent dans la logique de construction et de renforcement communautaire prônés par Fokal, ils sont financés à une certaine hauteur. Plus de 26 petits projets ont ainsi été financés.
Thierry Cherizard
Parc de Martissant