La programmation
La VKM privilégie les émissions éducatives et interactives : 10 des 19 émissions de la radio sont de ce format. Parallèlement aux émissions qu’elle produit elle même, la radio diffuse plusieurs programmes qu’elle juge instructifs pour ses auditeurs. Citons entre autre « REFRAKA Magazine », « Kout je sou lamedsin ak lajistis » etc. La programmation de la VKM reflète aussi un engagement à lutter contre l’acculturation. Une large place est donnée aux musiques folkloriques. « On oublie qu’il y a du Jazz créole, qu’il y a des chansonnettes haitiennes. Nous refusons de contribuer à cette dérive », martèle Claude Charles. Quinze heures par semaine sont accordées au compas et seulement deux heures par semaines au Rap kreyòl. Autre que les activités de diffusion, la VKM reçoit régulièrement des conférences dans sa salle polyvalente. C’est une occasion pour elle de renforcer sa proximité avec les jeunes. La VKM et la pub La VKM ne diffuse rien qui soit contraire à ses idéaux : « de la musique à la publicité, nous choisissons ce qui doit passer sur nos ondes. » Ainsi, il n’est pas possible d’entendre sur les ondes de VKM une publicité pour les produits qui sont succeptibles d’entrer en compétition avec les produits locaux. « Les paysans, soutient le directeur, restent notre public cible. Nous ne saurions travailler contre eux pour de l’argent ». La VKM existe grâce à la subvention de SAKS, de la FOKAL et de quelques maigres revenus perçus de ses rares publicités et de son cyber café. Résister malgré pressions La VKM n’a pas toujours exercé tranquillement ses fonctions. En 2003, elle a du suspendre ses émissions pendant 6 mois, après avoir été sabotée par des individus s’identifiant au pouvoir en place. Aujourd’hui, les menaces sont plutôt indirectes, selon Jean Clody Aristil, le directeur de l’information : « Quand un proche te dit : mon cher, si j’étais à ta place je laisserais tomber cette émission, c’est une forme de menace. Une menace indirecte », explique-t-il. « Nous sommes très heureux d’avoir assez de courage pour porter ce rêve jusque là, explique Charles Claude. Certains de nos cammarades se sont découragés et nous ont laissé. Beaucoup d’autres ont tenu jusqu’ici, fidèles au rêve d’une autre communication pour une autre societé ». Jean Billy Mondésir Bibliothèque Monique Calixte