Comment mettre en place un schéma directeur d’urbanisme sur un quartier de Port-au-Prince ? Quelles sont les solutions en architecture pour construire du logement adapté aux risques sismiques et cycloniques ? Comment organiser un inventaire des maisons Gingerbread pour aider à leur réhabilitation ? Voici les principales questions auxquelles la mission de l'association belge Quartiers pour Haïti s’est attachée durant sa visite.
Du 2 au 10 avril, trois urbanistes de l’association Quartiers pour Haïti ont travaillé, avec l’équipe de la FOKAL, aux projets de la fondation en cours sur la ville et le patrimoine bâti. L’association belge a été créée au lendemain du séisme par des professionnels de l’architecture et de l’urbanisme et des salariés de FOKAL pour participer à la reconstruction dans ces domaines. L’équipe en mission était composée d’une ingénieure-architecte ayant grandi en Haïti, d’une sociologue urbaniste qui a déjà travaillé plusieurs fois dans le pays et est membre fondatrice de l’Association Monique Calixte, ainsi que d’un architecte-urbaniste pour la première fois en visite dans le pays.
La mission a, pour commencer, réalisé plusieurs visites dans Port-au-Prince : à Martissant, sur le site du projet de FOKAL, dans le centre ville, dans la zone de Turgeau concernée par le projet « gingerbread » et jusqu’à la crête du morne l’Hôpital, afin de mieux comprendre les enjeux urbains à l’échelle métropolitaine.
L’équipe de Quartiers pour Haïti a ensuite spécifiquement porté son attention sur la mise en place d’un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme pour la zone d’aménagement concerté de Martissant. Cette zone entoure le parc de Martissant, ancienne habitation Leclerc, et part du sommet du morne l’Hôpital pour descendre jusqu’à la mer. Avec le Comité interministériel pour l’aménagement du territoire, FOKAL et Quartiers pour Haïti ont défini les premiers termes d’une analyse globale qui permettra de concevoir des projets urgents, mais aussi à moyen et long termes. Cette analyse comprendra une cartographie des risques dans le quartier (glissements de terrain, inondations…). Les projets qui en découleront viseront à améliorer la voirie, la distribution d’eau, l’accès aux services publics, l’habitat etc.
Dans le cadre du projet de réhabilitation des Gingerbread (Turgeau) et de la création d’une école professionnelle, l’équipe a apporté à FOKAL ses connaissances méthodologiques pour la programmation du projet. Les discussions ont permis d’avancer sur la portée urbanistique du projet, mais aussi sur le niveau scientifique de l’inventaire et les possibilités de mise en œuvre d’une charte avec les propriétaires pour la conservation et la valorisation des maisons.
Enfin, l’équipe a souhaité partager avec un public principalement composé d’architectes haïtiens le fruit d’un appel à projets lancé en janvier 2010. Suite au séisme, Quartiers pour Haïti avait réalisé un cahier des charges à destination des architectes et urbanistes francophones : il s’agissait de regrouper des propositions d’habitat durable et adapté au climat comme aux risques. La présentation des projets a permis de susciter des discussions et de mettre en lumière les besoins essentiels en aménagement urbain. Quartiers pour Haïti poursuivra ses échanges sur l’architecture de l’habitat en relançant l’appel à projets auprès des architectes haïtiens.
Cette première mission augure d’un travail au long cours de Quartiers pour Haïti en appui à la FOKAL. Les premiers résultats de l’action de l’association belge seront la mise en place d’une formation en plan d’urgence avec des membres de la société civile et de la Direction de la protection civile à Charleroi (Belgique), mais aussi l’organisation d’une exposition sur les Gingerbread à Woluwe (Bruxelles) en 2011 et un appui technique de la ville d’Ixelles (Belgique).
Quartiers pour Haïti dans la presse haïtienne
Quartiers pour Haïti dans la presse haïtienne