La bibliothèque Amis lecteurs a accueilli une discussion sur la création artistique avec trois auteurs haïtiens et un photographe italien le dimanche 3 avril à Port Salut. Invités dans le cadre du lancement des résidences d’artistes « Passagers des vents », James Noël, Makenzy Orcel, Marvin Victor et Paolo Woods ont présenté leur travail et échangé avec le public présent. L’association « Passagers des vents » ambitionne de mettre en place des résidences régulières d’artistes en Haïti pour favoriser la circulation des idées et la participation des artistes à la vie culturelle du pays.
Etudiants, professeurs, membres du club des lecteurs de la bibliothèque ont interrogé les trois écrivains présents sur l’utilisation et la place du créole, non seulement dans leurs ouvrages, mais aussi concernant le rôle de la langue nationale dans l’éducation. La discussion a ensuite porté sur les règles de la versification en poésie, ou de l’art d’utiliser le vers libre, jusqu’à refondre prose et poésie, sans « disséquer le corps du poème ».
Interrogé sur sa présence en Haïti, Paolo Woods a expliqué comment il est venu s’installer dans le pays pour avoir le temps de travailler sur une image moins banale et banalisante que celle qui est donnée à voir habituellement dans les médias étrangers. Les questions ont abordé les rapports entre photographie et réalité, distinguant l’instantané journalistique de l’analyse approfondie des ressors d’une société contemporaine. Les débats se sont tournés à nouveau vers le travail d’écriture en interrogeant l’articulation entre texte et image, leur importance respective, dans un ouvrage ou une exposition.
Auteurs et photographe ont fait valoir l’importance des lecteurs « bibliovores » et de l’accès aux livres, ponctuant leurs interventions de lectures sorties de leurs derniers ouvrages. Au public curieux d’en savoir plus sur les avantages et les inconvénients du travail d’écrivain, ils ont répondu souffrir parfois dans le travail de création mais apprécier grandement de pouvoir voyager ainsi dans le pays à la rencontre des autres. Les thèmes soulevés pendant cette séance de discussion ont, semble-t-il, ravi chacun et les discussions se sont poursuivies sous la galerie de la bibliothèque, à l’abri du soleil de midi.