Nouvèl FOKAL

mercredi 16 février 2011

Atelier sur la gestion des déchets solides


Jeudi 10 février, l’équipe du projet de gestion des déchets de Martissant a participé à l’atelier organisé par le Ministère des travaux publics, des transports et des communications (MTPTC) sur la gestion des déchets solides dans la métropole. Cet atelier avait pour objectif de réunir les organisations non gouvernementales et les organismes privés qui travaillent dans le domaine afin de recueillir le fruit de leurs expériences de terrain. 


Depuis 2006, le MTPTC a créé une Cellule de gestion des déchets solides. Elle réunit les mairies, le Service métropolitain de collecte des résidus solides (SMCRS), le secteur privé et les ONG. Cette cellule a pour mission d’améliorer la situation critique de la gestion des déchets dans le pays, en particulier en mettant l’accent sur la coordination et sur un travail d’études pour trouver des solutions aux problèmes existants sur tout le territoire national. En 2010, la cellule de gestion des déchets a travaillé avec la Task Force, après le séisme, pour le déblaiement à Port-au-Prince. Toujours dans la capitale, elle a poursuivi un travail essentiel de coordination entre les acteurs de la gestion des déchets solides, avec le SMCRS, les mairies et les acteurs de terrain. Elle a participé à la mise sur pied d’une stratégie d’entretien des canaux. La cellule a également réalisé une enquête dans les villes de province pour mieux connaître la gestion des déchets. Les résultats de cette enquête démontrent l’urgence à créer des centres de traitement des déchets bien gérés à travers tout le pays, à l’image de ce qu’essaient de faire les villes du Cap et de Jacmel. Cette enquête a alimenté le travail de mise sur pied d’une politique stratégique pour la gestion des déchets solides à Port-au-Prince, réalisé par les firmes internationales et haïtiennes IBI, DAA et LGL S.A. Enfin, pour améliorer l’assainissement dans la capitale, la cellule de gestion des déchets solides a travaillé avec la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) pour la construction de la première station d’épuration des eaux usées de la capitale. Ce projet, indispensable pour lutter contre le choléra et l’insalubrité dans la ville, a malheureusement été retardé pour des questions foncières. 

La coordination menée par la cellule du Ministère est un travail de long terme. Il s’agit de rencontrer, chaque semaines, les ONG, les mairies, le SMCRS et les firmes privées pour comprendre leurs difficultés, échanger des informations et examiner les moyens de résoudre les problèmes qui se posent. Ainsi, la coordination a-t-elle permis d’échanger des informations, de mieux répartir le travail à réaliser sur le territoire métropolitain, mais aussi d’aider les ONG à intervenir de la façon la plus efficace possible dans le cadre existant.


Les ONG telles que Concern Worldwide (Saint-Martin), Oxfam Intermon (Carrefour Feuilles), DWR (Carrefour Feuilles), Athlétique Haïti/CEFREPADE (Cité Soleil), le GRET, Solidarités (Brisetout), DAI (Carrefour), FOKAL (Martissant) ainsi que le SMCRS, Boucart Pest Control et IBI DAA et LGL S.A. ont participé à l’atelier de leçons apprises organisé par la cellule le 10 février 2010 dans les locaux de la DINEPA. Cet atelier avait vocation à mettre en commun le savoir acquis lors de la mise en œuvre des projets sur les aspects techniques (nombre de mètres cubes de déchets retirés, types de camions utilisés etc.). Il s’agissait également de réfléchir aux réalisations dans les domaines de la communication, avec les communautés des quartiers comme avec l’Etat, et à la gouvernance dans le domaine de la gestion des déchets, enfin – et surtout ! – à la durabilité des actions.



Parmi les premiers résultats de ce travail, il apparaît que tous les acteurs ont les mêmes difficultés pour travailler conjointement avec les institutions publiques : les interlocuteurs sont peu nombreux et difficiles à joindre, le fonctionnement des institutions est opaque pour un intervenant extérieur, les projets conjoints sont très lents à mettre en œuvre. Néanmoins, les ONG doivent retransmettre mieux et plus régulièrement les informations sur leurs projets aux institutions de l’Etat. Pour la durabilité des projets, il est ressorti que ces projets doivent d’abord être menés sur plusieurs années pour pouvoir construire des modes de fonctionnement avec les habitants des quartiers, créer des habitudes, trouver des substituts financiers… 

A l’issue de la réunion, la cellule de gestion des déchets solides a rappelé qu’il est difficile, aujourd’hui, de mettre sur pied des systèmes de recyclage rentables dans la ville, bien que des expérimentations soient en cours. Le besoin de continuer à travailler sur la production de compost avec les déchets organiques a été souligné. Enfin, la cellule a rappelé combien le travail de sensibilisation, d’information et de formation auprès des habitants des quartiers concernés par les projets, mais aussi dans les écoles et les entreprises est primordial pour parvenir, dans les années à venir, à une meilleure gestion des déchets dans la capitale.