A l’occasion du 7 juin, journée latino-américaine de la presse, la FOKAL accueille à 5 heures p.m. la projection du film « Goudou goudou, les voix ignorées de la reconstruction ». En suivant 5 journalistes de radio, ce film réalisé par Benoit Cassegrain et Giordano Cossu, co-produit par RFI, la Fondation de France et Reporters sans Frontières, retrace le quotidien des haïtiens peu après le séisme. La projection sera suivie d’un débat en présence de Giordano Cossu et des journalistes qu’il a suivi pour réaliser ce travail, qui témoigneront de la façon dont les médias informent sur la reconstruction.
Cinq journalistes de radios locales (Port-au-Prince) nous entrainent sur le terrain pendant la réalisation de leurs reportages. Depuis près d’un an, Ralph, Orpha et les autres sont confrontés à cette nouvelle situation qu’a entrainée le séisme. Leur métier les pousse à être critique, à interroger les différents protagonistes et à poser les questions essentielles. Tous sont aussi de jeunes citoyens haïtiens, fortement marqués par ce drame. Dans le film, ils nous livrent leurs points de vue et leurs sentiments très personnels.
A travers ces cinq portraits, ce sont cinq thématiques essentielles liées à la reconstruction qui sont abordées. Ralph Joseph, auteur de la rubrique « le camp du jour » pour le programme radio Enfomasyon nou dwe konnen (ENDK), nous emmène dans plusieurs camps de Port-au-Prince et retrace la vie difficile qu’y vivent les gens.
Avec Mc Haendel Paulemon, c’est la question de la gestion des débris et de la reconstruction qui surgit. Journaliste d’investigation pour ENDK, il a enquêté sur cette question afin de comprendre pour les déblaiements et la reconstruction connaissent de telles lenteurs.
En Octobre 2010, un nouveau mal frappe Haïti : l’épidémie de choléra qui rapidement fait ravage du pays. La maladie est la conséquence de la situation très difficile créée par le séisme: étrangers et operateurs humanitaires partout, manque d’hygiène, d’accès à l’information et aux soins médicaux de base, surtout hors la capitale. Orpha Dessources, journaliste à Radio Boukman (radio communautaire de Cité Soleil), enquête pour nous dans son quartier bidonville. Qu’est-ce que les gens ressentent par rapport à cette nouvelle maladie, inconnue à la plupart d’eux ?
La présence massive d'organisations internationales a un très grand impact sur la vie des haïtiens. Eloge Milfort, reporter de Radio Metropole, mène cette délicate enquête de l’impact de l’action des ONG. Son but est de comprendre les changements qu’engendre cette forte présence sur le marché du travail, sur le coût de la vie et pourquoi la perception des haïtiens vis-à-vis de ces organisations a profondément changé en quelques mois.
Enfin, avec Roberson Alphonse, le film nous emmène sur le terrain de l’art, et de l’engagement des artistes. Après le tremblement de terre, de nombreux artistes ont utilisé leur talent pour s'exprimer. Roberson présente un graffeur de la capitale, Jerry, qui peint des situations de la vie post-séisme telle un caricaturiste de journal. Nous découvrons également différentes formes « d'art engagé », telles que la peinture, le théâtre, les arts plastiques et la musique.
Ce film fait partie d’un webdocumentaire disponible sur le site du projet : http://www.goudou-goudou.net/. Au-delà de ce travail de production d’information, les réalisateurs donneront des formations à la photographie et au webdocumentaire au cours des mois de juin et juillet.L’entrée à la projection est libre et se déroulera dans la salle FOKAL-UNESCO.