À l’occasion du premier anniversaire du séisme du 12 janvier 2010, Kay Fanm exprime aux populations haïtiennes ses sympathies solidaires et s’incline devant la mémoire des centaines de milliers de personnes emportées par cette catastrophe.
Kay Fanm salue le courage des populations face à cette terrible épreuve ; les communautés directement frappées par le séisme à Petit-Goâve, Grand-Goâve, Léogane, Jacmel et dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Kay Fanm rend hommage aux communautés des autres régions affectées par les contrecoups du séisme et qui ont généreusement accueilli les personnes déplacées.
Kay Fanm tient également à saluer :
les hommes et les femmes de bonne volonté, qui n’ont pas hésité à payer de leur personne pour sauver leurs compatriotes ;
le personnel médical et infirmier ; aussi bien les équipes haïtiennes que cubaines qui ont apporté avec promptitude et dévouement les secours aux populations en détresse ;
les journalistes ; bien qu’aussi éprouvés, les équipes des radios se sont mobilisées pour relayer les informations, multiplier les appels à l’aide et offrir des paroles de réconfort aux personnes emprisonnées sous les décombres, en particulier à nos sœurs féministes ;
les communautés de la diaspora haïtienne, qui se sont assemblées pour envoyer des secours, accompagner les familles, diffuser des informations, notamment au sujet des survivants et survivantes ;
les peuples des différentes contrées du monde, en particulier de la République Dominicaine, d’autres pays de la Caraïbe et de l’Afrique, qui ont témoigné de leur compassion et de leur solidarité agissante ;
les féministes, notamment celles de la diaspora haïtienne, de la Caraïbe tout particulièrement de la Martinique, de l’Amérique latine et de l’Amérique du Nord ;
les organisations étrangères, qui construisent de longue date des relations de partenariat solidaire avec les associations locales et qui n’ont pas manqué de plaider la cause d’Haïti devant les instances décisionnelles de leur pays et au niveau international; et qui ont aussi été vigilantes sur la question des effets déstructurants de l’aide humanitaire.
L’année 2010 nous a fortement éprouvés avec l’enchaînement de catastrophes qui se sont abattues sur notre pays : tremblement de terre qui a emporté des centaines de milliers de vies, jeté des familles à la rue puis dans des camps indignes ; ouragans et cyclones qui, en raison de la fragilité de notre environnement, ont causé des inondations dévastatrices; épidémie de choléra qui a trouvé dans la précarité de nos conditions de vie un terrain fertile pour se propager ; pagaille électorale qui nous plonge dans l’incertitude à un moment où nous avons justement besoin de maîtriser notre avenir.
La commémoration du 12 janvier est une occasion de réfléchir sur notre devenir, sur les voies et moyens pour créer un cadre permettant de réunir les conditions nécessaires à une véritable reconstruction nationale, centrée sur les intérêts des populations.
Port-au-Prince, le 11 janvier 2011
Pour Kay Fanm
Yolette Jeanty et Danièle Magloire