Nouvèl FOKAL

mercredi 27 octobre 2010

Nouvèl Fokal


BREVES

L’école de musique de Jacmel reçoit un prix de Mme Michele OBAMA

Le 20 octobre 2010, à la Maison Blanche à Washington, s’est tenue la remise de prix du National arts and humanities youth program awards où l’école de musique Dessaix-Baptiste de Jacmel a reçu une attention spéciale du jury. Ces prix sont une des récompenses américaines les plus prestigieuses pour des programmes artistiques et culturels qui touchent les jeunes défavorisés. Mme Obama est la présidente de ce prix, dont le comité est constitué d’institutions américaines tels que le National endowment for the arts, National endowment for the humanities et l’Insitute of museum and library services. (Lire la suite)






Liste Rouge d’urgence des biens culturels haïtiens en péril


Le 13 octobre dernier s’est tenu au Musée du panthéon national haitien (Mupanah) le lancement d’une initiative internationale afin de préserver les biens culturels haïtiens en péril depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 : la liste rouge d’urgence des biens culturels conçue par l’International Council of Museums (ICOM) http://icom.museum/news/news/article/emergency-red-list-of-haitian-cultural-objects-at-risk-workshops-and-official-presentation-in-haiti.html. La liste rouge a été conçue pour permettre l’identification des catégories d’objets les plus exposées aux fouilles clandestines, pillages, vols et exportations illicites et que l’on a trouvé fréquemment sur le marché international de l’art et des antiquités. (Lire le message)


Enseignement supérieur : symposium du MIT 

Du 21 au 22 octobre 2010 s’est tenu au MIT (Massachusetts Institute of Technology) un symposium dont le thème central était la reconstruction du secteur de l’enseignement supérieur en Haïti dans le domaine de l’éducation et des technologies de l’éducation. Plusieurs secteurs du pays ont été représentés : l’université (Université d’État d’Haïti, université Quisqueya, Université Caraïbes, Université Notre Dame,…) et le secteur de la technologie de l’information représenté par des entreprises haïtiennes (Solutions SA, Turbo System, Educatech, Natcom,…). Ce symposium est le résultat des efforts du MIT représenté par le professeur Michel DeGraff et de la FOKAL à travers son programme de partenariat universitaire (OUP : Office of University Partnership) sous le leadership de Michele D. Pierre-Louis. (Lire la suite)



FOCUS

Radio Vwa Klodi Mizo : portrait d’une lutte sur les ondes

Nous sommes au numéro 64 de la rue Toussaint Louverture dans la ville des Cayes, dans le département du Sud. C’est l’adresse actuelle de la radio communautaire Vwa Klodi Mizo (VKM). Sur les visages des membres de son personnel, qui y dépense toute son énergie depuis des années, nul trait de fatigue. « Nous émettons depuis mai 1996, précise Charles Claude, le directeur de la VKM. Nous aurons bientôt 15 ans. Pour une radio communautaire en Haïti, 15 ans d’existence, cela demande une éternité en volonté, en détermination et en fidélité ». (Lire la suite)  


EPINGLES


Echanges et Synergie infuse la Belgique de culture haïtienne  


Les lectures d’avenir poursuivent leur solidarité  


Collecte de fonds pour Timoun Reszistans le 31 octobre

L’école de musique de Jacmel reçoit un prix de Michele OBAMA

Le 20 octobre 2010, à la Maison Blanche à Washington, s’est tenue la remise de prix du National arts and humanities youth program awards où l’école de musique Dessaix-Baptiste de Jacmel a reçu une attention spéciale du jury. Ces prix sont une des récompenses américaines les plus prestigieuses pour des programmes artistiques et culturels qui touchent les jeunes défavorisés. Mme Obama est la présidente de ce prix, dont le comité est constitué d’institutions américaines tels que le National endowment for the arts, National endowment for the humanities et l’Insitute of museum and library services.  


En 2010, quinze programmes ont été sélectionnés à travers les Etats-Unis et en Haïti. La responsable de ce prix, Traci Slater-Rigaud, s’est rendue en Haiti avec une mission du Smithsonian et a été touchée de voir l’impact des arts et de la musique dans ce pays ébranlé par le tremblement de terre. La FOKAL a été contactée pour aider dans le choix des candidats potentiels et les noms de cinq institutions qui oeuvrent dans ce domaine ont été soumis à l’appréciation du jury. L’excellence, mais aussi le public cible, étaient des critères de sélection très importants. L’école de musique Dessaix-Baptiste a été sélectionnée et M. Fritz Valesco, directeur et Melle Sabrina Simonis, élève de l’école, se sont rendus à Washington afin de recevoir des mains de Mme Obama une plaque commémorative. Une donation de 10 000 $ US accompagne ce prix. Une délégation de la FOKAL était présente ainsi que l’ambassadeur a.i d’Haiti et l’attachée culturelle de l’ambassade.  


Les autres programmes sélectionnés concernent des ateliers de création en écriture théâtrale, des activités culturelles à Brooklyn, des programmes artistiques extra curriculaires, surtout après l’école. Le responsable d’un des programmes dénommé Community Music Works qui se déroule à Providence, Rhode Island, connaissait déjà l’école de musique de Jacmel car l’un de ses collaborateurs était venu en tant que bénévole pour un camp d’été en 2010.  


Les programmes sont sélectionnés par un jury avec les représentants des institutions précitées mais aussi des stars du cinéma américain tels que Forrest Whitacker, Edward Norton, Sarah Jessica Parker ou Alfre Woodard. Ce prix, qui s’appelait auparavant Coming Up Taller, existe depuis 12 ans et a été rebaptisé cette année.

Pour plus d’informations cliquez ici.

Liste Rouge d’urgence des biens culturels haïtiens en péril

Le 13 octobre dernier s’est tenu au Musée du panthéon national haitien (Mupanah) le lancement d’une initiative internationale afin de préserver les biens culturels haïtiens en péril depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 : la liste rouge d’urgence des biens culturels conçue par l’International Council of Museums (ICOM). La liste rouge a été conçue pour permettre l’identification des catégories d’objets les plus exposées aux fouilles clandestines, pillages, vols et exportations illicites et que l’on a trouvé fréquemment sur le marché international de l’art et des antiquités.  


Cette liste rouge a été élaborée par une équipe internationale d’experts en archéologie et en histoire d’Haiti. Elle existe en quatre langues (créole, français, anglais et espagnol) et est distribuée aux services de police et des douanes à travers le monde, ainsi qu’aux professionnels de musées, marchands d’art etc…Les listes rouges sont distribuées sous forme de brochure et peuvent également être consultées en ligne à partir du site web de l’ICOM http://icom.museum  


Le lancement de cette liste a été accompagné d’un atelier de formation afin de réunir les différents acteurs pouvant être sensibilisés à cette lutte : police, douane, collectionneurs, musées, archives. Il s’agit de la première formation d’une série qui touchera toute la caraïbe et qui tentera de renforcer les mécanismes institutionnels de la région, ainsi que la coopération entre les pays.  


M. Harold Gaspard, Président de ICOM Haiti, dans son discours inaugural, a fait remarquer que cette liste rouge entrait dans la lignée de différentes actions de sauvegarde du patrimoine, comme les affiches Bouclier Bleu qui peuvent être remarquées sur plusieurs maisons et édifices de Port-au-Prince. L’action Bouclier Bleu réunit les représentants de l’ICOM mais aussi de l’IFLA (International federation of library associations), ICOMOS (International council on monuments and sites), ICA (International council of archives).  


La FOKAL est membre fondateur de l’antenne Bouclier Bleu Haiti et a travers son projet Gingerbread a procédé à la distribution des affiches Bouclier Bleu aux propriétaires de ces maisons afin d’alerter les autorités sur la valeur patrimoniale de ces bâtiments qui risquaient d’être démolis.

Enseignement supérieur : symposium du MIT

Du 21 au 22 octobre 2010 s’est tenu au MIT (Massachusetts Institute of Technology) un symposium dont le thème central était la reconstruction du secteur de l’enseignement supérieur en Haïti dans le domaine de l’éducation et des technologies de l’éducation. Plusieurs secteurs du pays ont été représentés : l’université (Université d’État d’Haïti, université Quisqueya, Université Caraïbes, Université Notre Dame,…) et le secteur de la technologie de l’information représenté par des entreprises haïtiennes (Solutions SA, Turbo System, Educatech, Natcom,…). Ce symposium est le résultat des efforts du MIT représenté par le professeur Michel DeGraff et de la FOKAL à travers son programme de partenariat universitaire (OUP : Office of University Partnership) sous le leadership de Michele D. Pierre-Louis. 


Le travail a été intense et productif durant ces deux jours de symposium. Après un travail collaboratif et très dynamique le groupe a abouti à trois axes de priorités : comment adapter et améliorer les contenus mis à disposition par le MIT à travers leur plate forme OCW (Open courseware), comment favoriser l’immersion technique des étudiants haïtiens dans les structures du MIT et enfin voir comment on peut mettre en place une bibliothèque numérique à partir des ressources déjà disponibles en y ajoutant les ressources offertes par le MIT. Ces trois axes ont fait l’objet de plans d’actions qui seront bientôt matérialisés en projets concrets. La formation des professeurs, le développement de la formation à distance et de la formation continue ont également été discutés parmi les priorités.  


Des discussions sont en cours pour voir comment organiser le suivi de ces travaux si importants pour le secteur universitaire en Haïti. 

Pour en savoir plus : MIT News consacré au symposium.

Radio Vwa Klodi Mizo : portrait d’une lutte en ondes

Nous sommes au numéro 64 de la rue Toussaint Louverture dans la ville des Cayes, dans le département du Sud. C’est l’adresse actuelle de la radio communautaire Vwa Klodi Mizo (VKM). Sur les visages des membres de son personnel, qui y dépense toute son énergie depuis des années, nul trait de fatigue. « Nous émettons depuis mai 1996, précise Charles Claude, le directeur de la VKM. Nous aurons bientôt 15 ans. Pour une radio communautaire en Haïti, 15 ans d’existence, cela demande une éternité en volonté, en détermination et en fidélité ». La naissance VKM est née d’un besoin criant de communiquer. « Dans le Sud, enchaîne t-il, nous avons toujours eu des problèmes pour faire entendre nos messages. Les radios privées demandent de l’argent, les radios religieuses ne nous laissent pas toujours leurs ondes. La masse paysanne était toujours exclue ». La VKM est l’initiative de plusieurs associations locales dont le Mouvman Inité Pep Okay (MIPAK), la coordination départementale de l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH) et le Mouvman Peyzan Sid (MPS). Ces organisations se sont mises ensemble pour fonder la radio comme un prolongement de leurs activités et de leurs luttes. Elles décident d’appeler la radio Vwa Klodi Mizo afin d’immortaliser la mémoire de Claudy Museau, un militant membre de MIPAK assassiné le 12 janvier 1992 par les hommes du pouvoir de l’époque. « Nous avons commencé en mai 1996 avec un émetteur artisanal de 20 Watts. Aujourd’hui, grâce à nos partenaires, nous avons un émetteur de 300 Watts », lance le directeur avec un sourire de fierté.
La programmation
La VKM privilégie les émissions éducatives et interactives : 10 des 19 émissions de la radio sont de ce format. Parallèlement aux émissions qu’elle produit elle même, la radio diffuse plusieurs programmes qu’elle juge instructifs pour ses auditeurs. Citons entre autre « REFRAKA Magazine », « Kout je sou lamedsin ak lajistis » etc. La programmation de la VKM reflète aussi un engagement à lutter contre l’acculturation. Une large place est donnée aux musiques folkloriques. « On oublie qu’il y a du Jazz créole, qu’il y a des chansonnettes haitiennes. Nous refusons de contribuer à cette dérive », martèle Claude Charles. Quinze heures par semaine sont accordées au compas et seulement deux heures par semaines au Rap kreyòl. Autre que les activités de diffusion, la VKM reçoit régulièrement des conférences dans sa salle polyvalente. C’est une occasion pour elle de renforcer sa proximité avec les jeunes. La VKM et la pub La VKM ne diffuse rien qui soit contraire à ses idéaux : « de la musique à la publicité, nous choisissons ce qui doit passer sur nos ondes. » Ainsi, il n’est pas possible d’entendre sur les ondes de VKM une publicité pour les produits qui sont succeptibles d’entrer en compétition avec les produits locaux. « Les paysans, soutient le directeur, restent notre public cible. Nous ne saurions travailler contre eux pour de l’argent ». La VKM existe grâce à la subvention de SAKS, de la FOKAL et de quelques maigres revenus perçus de ses rares publicités et de son cyber café. Résister malgré pressions La VKM n’a pas toujours exercé tranquillement ses fonctions. En 2003, elle a du suspendre ses émissions pendant 6 mois, après avoir été sabotée par des individus s’identifiant au pouvoir en place. Aujourd’hui, les menaces sont plutôt indirectes, selon Jean Clody Aristil, le directeur de l’information : « Quand un proche te dit : mon cher, si j’étais à ta place je laisserais tomber cette émission, c’est une forme de menace. Une menace indirecte », explique-t-il. « Nous sommes très heureux d’avoir assez de courage pour porter ce rêve jusque là, explique Charles Claude. Certains de nos cammarades se sont découragés et nous ont laissé. Beaucoup d’autres ont tenu jusqu’ici, fidèles au rêve d’une autre communication pour une autre societé ». Jean Billy Mondésir Bibliothèque Monique Calixte

mercredi 20 octobre 2010

Nouvèl Fokal

Brèves

Festival Quatre chemins 2010 En chantier

Depuis 2003, le Festival de Théâtre Quatre Chemins a ouvert chaque année en septembre la saison artistique de Port-au-Prince, pour célébrer pendant quinze jours la fête du théâtre, offrant une programmation théâtrale variée à des spectateurs de tous horizons. Quatre Chemins s’adresse aux jeunes créateurs de théâtre, leur offrant un espace où ils peuvent réfléchir sur le sens de leurs pratiques dans la société haïtienne et tâchant de leur offrir l’encadrement nécessaire pour qu’ils deviennent de véritables professionnels. C’est avant tout un espace fédérateur des énergies artistiques, un espace de liberté d'expression dans un esprit de citoyenneté responsable. (lire la suite)





Atelier de photojournalisme

L’Ambassade d’Espagne en Haïti soutient l’organisation d’un atelier au photojournalisme qui se déroulera du 11 au 13 novembre 2010 à la FOKAL. Emilio Morenatti, Ramón Espinosa et Andrés Martínez Casares (photo) sont les trois photographes professionnels qui animeront cette formation pour 15 photographes et photojournalistes, dont 5 de République dominicaine et 10 de Haïti. (lire la suite)



Une lectrice modèle

Depuis qu’elle a 4 ans, Guerlande Jean-Pierre arpente les rayons de la Bibliothèque Monique Calixte.  A aujourd’hui 11 ans, elle a pu découvrir et profiter de nombreux services de la BMC et notamment le prêt à domicile, depuis qu’elle a pour la première fois franchi les portes de la BMC à l’avenue Christophe. Au cours de ces années, elle a participé à des activités organisées par la BMC pour les enfants, parmi lesquelles les « ateliers de vacances » ou « l’atelier de clôture 2009 » au cours duquel elle a joué dans la piécette « Une histoire de père noël ». (lire la suite)


Focus

Projet de santé communautaire à Martissant

Les deux premières années de mise en œuvre du projet du parc de Martissant ont permis, grâce aux espaces de parole, de sérieuses avancées sur le plan communautaire, et l’émergence de besoins en santé exprimés par la population. Ainsi la FOKAL, selon le mandat qui lui est attribué par l’Etat, établit actuellement  un programme de santé dans la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) du projet du Parc de Martissant, qui  comprend le renforcement de l’accessibilité aux soins de santé primaires et une approche communautaire et citoyenne  des problèmes de santé. (lire la suite)


Epinglés

Pi bon zouti pou nou rebati : conférence au Massachusetts Institute of technology

Premier dossier d’investigation sur la reconstruction d’Ayiti Kale Je

ATD Quart monde a marqué le 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère

Concours de musique populaire : Katye pa m

Festival Quatre chemins 2010 en chantier...



Depuis 2003, le Festival de Théâtre Quatre Chemins a ouvert chaque année en septembre la saison artistique de Port-au-Prince, pour célébrer pendant quinze jours la fête du théâtre, offrant une programmation théâtrale variée à des spectateurs de tous horizons. Quatre Chemins s’adresse aux jeunes créateurs de théâtre, leur offrant un espace où ils peuvent réfléchir sur le sens de leurs pratiques dans la société haïtienne et tâchant de leur offrir l’encadrement nécessaire pour qu’ils deviennent de véritables professionnels. C’est avant tout un espace fédérateur des énergies artistiques, un espace de liberté d'expression dans un esprit de citoyenneté responsable.

Sept ans se sont maintenant écoulés depuis la première édition et Quatre Chemins est devenu un rendez-vous attendu et préparé par les jeunes créateurs et le public, un temps festif et rassembleur pour le théâtre haïtien contemporain.

Après le séisme du 12 janvier 2010, organisateurs, comédiens, metteurs en scène, techniciens se sont retrouvés confrontés à la destruction de la plupart des lieux de représentation. Et après la tragédie que nous avons tous vécu, il est devenu évident pour la Fokal et l’Institut Français d’Haïti, organisateurs du Festival, qu’il était impossible de poursuivre comme si de rien n’était : nous tous, nous avons vécu une rupture qui exige que nous recherchions de nouvelles voies.

Prenant acte de cette rupture, le comité du Festival a donc souhaité que cette année, Quatre Chemins soit avant tout un moment de réflexion sur nos pratiques artistiques, sur le rôle du théâtre dans la société et des artistes dans la ville, à l’heure où cette dernière est terriblement meurtrie.

Cette édition 2010, qui se déroulera durant la première quinzaine de décembre, sera donc essentiellement une période de réflexion et d’apprentissage, dans la perspective d’un théatre plus ouvert sur la rue et l’espace public, en prélude à des chantiers de créations pour l’édition 2011 du Festival. Trois ateliers simultanés seront organisés pour les artistes, comédiens et metteurs en scènes haïtiens, destinés à les interroger sur leur rapport à l’espace et à la ville.

A ces ateliers s’ajouteront quelques manifestations ouvertes au public : lectures scéniques ; rencontres –débats autour du théâtre ; projections de films sur le thème de la ville et sur les arts de la rue animées par des professionnels et suivies d’un échange avec le public ; Taxis-Théâtre, parcours théâtralisés à travers la ville animés par des comédiens….

Le programme détaillé du Festival sera publié à la fin du mois de novembre.

Atelier de photojournalisme

L’Ambassade d’Espagne en Haïti soutient l’organisation d’un atelier au photojournalisme qui se déroulera du 11 au 13 novembre 2010 à la FOKAL. Emilio Morenatti,  Ramon Espinoza et Andrés Martínez Casares (photo) sont les trois photographes professionnels qui animeront cette formation pour 15 photographes et photojournalistes, dont 5 de République dominicaine et 10 de Haïti.

Lors de cette formation qui alliera théorie et pratique sur le terrain, les photographes auront l’occasion de travailler sur la prise de vue ainsi que sur l’édition via des logiciels comme RAW ou Photoshop. L’éthique journalistique sera également au coeur de la formation et les trois photographes espagnols illustreront leurs propos par des exemples puisés dans leur riche carrière. Deux d’entre eux travaillent régulièrement en Haïti.
Le travail sera organisé en trois groupes, chacun suivi par l’un des professeurs.

Les étudiants auront également l’occasion, s’ils le désirent, de travailler sur l’édition de matériel préexistant à la formation. L’atelier débutera chaque jour à 9 heures. Le stage se terminera par une projection publique à la FOKAL des travaux réalisés.

Les participants doivent disposer d’un appareil photo numérique. Ils seront sélectionnés sur base d’une présentation de 10 photographies représentatives de leur travail ainsi que d’un CV. Ces documents peuvent être déposés à la Fokal, soit sur support CD ou via une clé USB. Ils peuvent également être envoyés à l’adresse électronique studiofokal@fokal.org

Les photos envoyées par mail doivent obligatoirement être envoyées allégées (300 ko) sous peine de surcharger notre boîte mail et empêcher l’arrivée des dossiers de candidature. La date limite de remise des dossiers est le 2 novembre. Les résultats de la sélection seront publiés dans la soirée du 3 novembre.

Une lectrice modèle




Depuis qu’elle a 4 ans, Guerlande Jean-Pierre arpente les rayons de la Bibliothèque Monique Calixte.  A aujourd’hui 11 ans, elle a pu découvrir et profiter de nombreux services de la BMC et notamment le prêt à domicile, depuis qu’elle a pour la première fois franchi les portes de la BMC à l’avenue Christophe. Au cours de ces années, elle a participé à des activités organisées par la BMC pour les enfants, parmi lesquelles les « ateliers de vacances » ou « l’atelier de clôture 2009 » au cours duquel elle a joué dans la piécette « Une histoire de père noël ».
Guerlande est née à Port-au-Prince, cadette d'une famille de 4 enfants. Elle est en 6ème année fondamentale et habite à la rue Cameau chez sa grand-mère depuis son plus jeune âge,  à une dizaine de minutes de marche de la bibliothèque. Sa grand-mère a toujours été présente pour elle et lui faisait la lecture des livres pour enfants que Guerlande empruntait à ses débuts de lectrice de la BMC.

La BMC  l'a grandement motivée. « C'est un environnement idéal : les livres, les ordinateurs, l'internet me plaisent et également les employés. Ces derniers sont mes amis, je les aime et ils m'aiment aussi », affirme-t-elle. Les livres lui permettent de développer son intelligence et comprendre le sens de la vie. A travers des fables de la Fontaine comme « Le corbeau et le renard », elle apprend à ne pas être naïve. Elle dit ne pas avoir de préférence en ce qui concerne les livres qu'elle  lit : tout la fascine.

Guerlande souhaite représenter un modèle pour les enfants de son âge à la Bibliothèque Monique Calixte. L’amour de la lecture et les aptitudes sociales de Guerlande sont en effet remarquables. Réceptive, elle parle aussi franchement et énonce des idées claires tant elle y a déjà réfléchi. Rêveuse, elle s’imagine « actrice à Hollywood » et se construit certainement pour être un jour une personne remarquable pour le bien de notre communauté.

Joseph Méléance
Bibliothèque Monique Calixte

Projet de santé communautaire à Martissant



Les deux premières années de mise en œuvre du projet du parc de Martissant ont permis, grâce aux espaces de parole, de sérieuses avancées sur le plan communautaire, et l’émergence de besoins en santé exprimés par la population. Ainsi la FOKAL, selon le mandat qui lui est attribué par l’Etat, établit actuellement  un programme de santé dans la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) du projet du Parc de Martissant, qui  comprend le renforcement de l’accessibilité aux soins de santé primaires et une approche communautaire et citoyenne  des problèmes de santé.

Ce projet nourri deux objectifs principaux. D’une part, il veut permettre à la communauté des quartiers de Martissant, suite à des échanges de base (les espaces de parole) et suite à une éducation citoyenne,  d’identifier plus clairement ses besoins et problèmes réels en termes de santé, d’identifier  les structures existantes  et de s’y orienter, d’exercer ses droits à la santé en termes d’accessibilité aux  services. D’autre part, il veut contribuer, via le renforcement  du Bureau Sanitaire Communal (BSC) dans son rôle de coordination et de supervision des institutions de santé, à rendre les services disponibles plus performants et mieux ancrés dans la communauté et donc, plus accessibles.

Le projet de santé communautaire de Martissant comportera ainsi deux volets. Un volet de coordination des interventions en santé  dans une aire pouvant déborder la ZAC à convenir avec le Bureau Sanitaire Communal de Port-au-Prince, l’unité de coordination des services de santé de la zone qui dépend du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP). Il existe beaucoup d’intervenants dans la zone sur les questions de santé et un manque de coordination entre ces différents acteurs, alors que le secteur public est faible et de capacité réduite. Or, ce manque de coordination entraîne un déficit d’utilisation adéquate des services par la population et paradoxalement un surplus de l’offre en certaines parties de la zone à desservir alors que d’autres parties souffrent d’un manque total de services.

Le second volet, baptisé « Santé-Droit »  se base sur les espaces de parole qui constituent une stratégie par laquelle est visée l’appropriation du projet par les communautés. Ce sera donc par là que le projet trouvera son aspect réellement communautaire et contribuera au développement d’une conscience citoyenne. Conceptuellement,  l’unité « santé-droit » est la mise en complémentarité quasi  indissociable de ce qui constitue l’ accès à une forme de citoyenneté : avoir droit à…, avoir le droit d’ exiger de…, s’ inscrire dans des règles  de vie accessibles à tous : « j’ ai droit à  des soins de santé mais certaines situations de santé résultant de violences ou d’abus relèvent aussi d’ un regard juridique, voire d’une sanction juridique précise… »

Contexte

Le projet de  santé communautaire de Martissant se base sur des concepts de la santé allant bien au-delà d’une approche simplement médicale. Ils englobent les différents facteurs ou déterminants de la santé et  perçoivent les bénéficiaires comme des acteurs d’un processus visant à l’amélioration de leur  cadre de vie. Il importe donc au départ que l’on s’entende sur la définition de la santé elle-même, comme d’un « un état d’équilibre harmonieux entre l’homme, les hommes et l’environnement » (Santé publique, santé de la communauté. 1980). Il convient aussi de s’entendre sur le concept de santé communautaire. Cette notion a trop souvent été galvaudée dans notre pays en  limitant le concept à la simple fourniture de services de santé (campagnes de vaccinations, activités de planification familiale,….) directement au sein des populations.
Nous partageons à ce sujet la définition de J. Monnier et coll. : « On peut parler de santé communautaire quand les membres d’une collectivité, géographique ou sociale, conscients de leur appartenance à un même groupe, réfléchissent en commun sur les problèmes de leur santé, expriment leurs besoins prioritaires et participent activement à la mise en place, au déroulement et à l’évaluation des activités les plus aptes à répondre à ces priorités ». La santé communautaire se présente ainsi à la fois comme une stratégie et un objectif. Elle est une stratégie permettant de mettre à profit les ressources de la communauté (savoir-faire, mécanismes d’adaptation au milieu, ….), de les renforcer et de les mettre en relation avec les ressources locales ou nationales afin d’améliorer l’état de santé de la collectivité. Elle est un objectif si on la conçoit comme recherchant  la responsabilisation du groupe autour de ses problèmes de santé. 

La santé communautaire participe donc de la recherche d’un mieux vivre ensemble.  Ce vivre ensemble doit reposer sur le partage de valeurs menant à une conscience citoyenne.

Or, depuis quelques décennies on assiste en Haïti  à une perte considérable du sens des valeurs, jusqu’`a celle de la vie. Les nombreuses violences de toutes sortes, politiques, sociales, d’origine naturelle (cyclones), par leur fréquence et leur intensité, par la mise en évidence de la précarité et de la fragilité de la vie, semblent l’avoir, sur fond d’un fatalisme désuet, complètement dévalorisée aux yeux de la population. Ainsi, les pertes de vies même dues à des négligences humaines sont considérées comme « normales ». En témoigne le peu d’émotions et de réactions soulevées par des accidents de la circulation fauchant d’un coup des dizaines de vie. Cette perte apparente de la valeur de la vie a même touché le personnel de la santé trop habitué (et ayant fini par s’y résigner) à des morts évitables n’ayant pas les moyens de les prévenir. Le récent séisme semble avoir subitement changé les choses. En effet les personnes valides, encore sous le choc et sous le risque des effets des répliques, ont spontanément, avec leurs maigres moyens, porté  secours aux victimes restées sous les décombres essayant de les en dégager et leur donner une chance de survie. A cette occasion les professionnels de la santé se sont révélés exemplaires en dépit de la précarité de leurs moyens. Ce réveil persistera-t-il ?

mercredi 13 octobre 2010

BRÈVES

Une formation en secourisme pour les jeunes à Martissant



A l’initiative de la FOKAL, le centre de formation de la Croix Rouge Haïtienne organise une série de formations en secourisme au bénéfice des jeunes à Martissant. Ces formations sont coordonnées par les responsables du Parc de Martissant et se réalisent dans les locaux de ce dernier. L’espace bien boisé offre, d’ailleurs, un cadre idéal à l’apprentissage. (lire la suite)





Bibliothèques sans frontières vizite de bibliyotèk nan rezo Fokal la
 

Nan dat ki te 5 oktòb 2010 la, byenbonè nan maten, yon delegasyon 3 manm Bibliothèques Sans Frontières (BSF) ansanm ak yon manm pwogram bibliyotèk Fokal la te tanmen vizite 2 bibliyotèk ki nan rezo Fokal la apre yo te fìn founi je gade Bibliyotèk Monique Calixte (BMC) ki se bibliyotèk modèl rezo a. Objektif vizit sa se te pèmèt reprezantan BSF yo wè epi konprann estrikti ak fonksyonman yon ti bibliyotèk nan peyi dayiti. (kontinye)


Une formation en agronomie qui intègre l’éthique,  le leadership et la pratique
 

Le programme de bourses scolaires de l’Open society foundation, le réseau international de FOKAL, soutient le cursus de 10 étudiants haïtiens à l’Université Earth du Costa Rica. Earth enseigne les sciences agricoles en intégrant le développement de qualités de leadership, de conscience environnementale, d’éthique et d’esprit d’entreprise. Sa mission est de former des leaders porteurs de valeurs éthiques afin de contribuer au développement durable des zones tropicales et de construire une société prospère et juste. (lire la suite)



FOCUS

VDF: Un réseau de communication original créé par des jeunes
 


Au début du mois de septembre 2010, des jeunes issus de 3 clubs de débats VDF de la capitale (Cote-Plage, Christ-Roi, Centre-ville) ont pris l’initiative de créer un réseau de communication qu’ils appellent Réseau JDVF, pour développer et favoriser des échanges constants entre leurs camarades des clubs de tout le pays. (lire la suite)





EPINGLES

A long road ahead, un entretien avec Michèle Pierre-Louis

FOKAL soutient le jazzman Claude Carré

Rétrospective Raoul Peck au centre Wallonie-Bruxelles à Paris

L’Institut français relance ses activités avec enthousiasme

Maksaens expose à SUD PARIS

Sécurité et nouvelles technologies en Haïti

Une formation en secourisme pour les jeunes à Martissant

A l’initiative de la FOKAL, le centre de formation de la Croix Rouge Haïtienne organise une série de formations en secourisme au bénéfice des jeunes à Martissant. Ces formations sont coordonnées par les responsables du Parc de Martissant et se réalisent dans les locaux de ce dernier. L’espace bien boisé offre, d’ailleurs, un cadre idéal à l’apprentissage.

Plus d’une trentaine de jeunes issus de différents quartiers de Martissant ont pris part, du 26 juillet au 6 août 2010,  à une formation en secourisme animée par les instructeurs de la Croix rouge haïtienne. Cette formation entre dans le cadre d’un partenariat entre la Croix rouge haïtienne (CRH), le Groupe des citoyens concernés (GCC) et la FOKAL. Elle a en autres permis à ces jeunes, membres de diverses organisations communautaires de la zone, de s’approprier les techniques et mesures mises en œuvre en urgence pour sauver des vies.

Le caractère imminent des catastrophes naturelles qui frappent presque chaque année le pays, la morphologie de ce vaste bidonville, le manque d’installations médicales et de services de secours font de ses résidents les plus exposés aux dangers. C’est d’ailleurs ce constat de vulnérabilité flagrante qui a poussé la FOKAL à lancer, en août 2009, un module de formation intitulé : Prévention et Secours civiques en partenariat avec le GCC.

Face à l’ampleur des dégats et au nombre élevé de victimes causé par le séisme du 12 janvier, l’initiation  aux techniques d’intervention en situation d’urgence revêt une importance capitale pour une zone aussi fragile.
C’est ainsi que d’autres partenaires comme la Croix Rouge Haïtienne ont rejoint la FOKAL dans ses efforts visant à accompagner les habitants de la Zone d’aménagement concerté (ZAC) dans leur quête de mieux être.
Un kit de matériels et un certificat seront remis à chacun des participants. Une nouvelle session est prévue pour le mois d’octobre.

Eddy Robenson
Animateur Parc de Martissant

Bibliothèques sans frontières vizite de bibliyotèk nan rezo Fokal la

Nan dat ki te 5 oktòb 2010 la, byenbonè nan maten, yon delegasyon 3 manm Bibliothèques Sans Frontières (BSF) ansanm ak yon manm pwogram bibliyotèk FOKAL la te tanmen vizite 2 bibliyotèk ki nan rezo Fokal la apre yo te fìn founi je gade Bibliyotèk Monique Calixte (BMC) ki se bibliyotèk modèl rezo a. Objektif vizit sa se te pèmèt reprezantan BSF yo wè epi konprann estrikti ak fonksyonman yon ti bibliyotèk nan peyi dayiti.

Premye estasyon an se te bibliyotèk ARAKA (Api pou rechèch ak animasyon kiltirèl ayisyen) ki chita nan ri lantèman. Se yon espas ki resevwa anpil jèn, yo fè aktivite dans latìn ak fòlklorik, chan tradisyonèl, fowòm, elatriye. Anpil kesyon te poze sou estrikti lokal la ki te resevwa gwo frap tranbleman de tè 12 janvye pase a, epi tou chèche konnen kijan fonksyonman bibliyotèk la modifye apre tranbleman an. Reskonsab yo te deja ap tann delegasyon an ak yon bèlakèy, yo te prezante pèsonèl la ak divès pati nan espas la epi tou montre ki kalite domaj yo sibi. Yo te pale pi lontan tou sou kijan bibliyotèk la ap vanse ak aktivite kiltirèl yo menm si mwayen ak espas yo manke. Reskonsab yo fè konnen tou ke reparasyon lokal la depann de negosiyasyon ak pwopriyetè a ke yo pa ka jwenn jiska jounen jodi a malgre kèk moun ta fè konnen li nan lakou Etazini.

Dezyèm estasyon an se te CECREJ (Centre Culturel de Recherche Ernst Jean-Baptiste) ki nan Dikini 63. Vizitè yo te kontan wè jan reskonsab bibliyotèk sa te kenbe espas la pwòp epi byen ranje. Menm si espas sa a tou te sibi gwo domaj nan tranbleman de tè a, men anvi travay ak bay bon jan sèvis lekti te fè reskonsab yo jwenn yon teren dantant ak pwopriyetè a pou repare prese prese lokal la. Espas lekti bibliyotèk sa pa twò laj men yo gen yon bèl lakou dèyè kay la pou aktivite kiltirèl yo. Manm delegasyon an te poze divès kesyon sou fonksyonnman ak pwogram yo gen pou timoun ak piblik yo vize yo ki se elèv lekòl nan zòn nan.

Erick Toussaint
Pwogram Bibliyotèk FOKAL

Une formation en agronomie qui intègre éthique, leadership et pratique

Le programme de bourses scolaires de l’Open society foundation, le réseau international de FOKAL, soutient le cursus de 10 étudiants haïtiens à l’Université Earth du Costa Rica. Earth enseigne les sciences agricoles en intégrant le développement de qualités de leadership, de conscience environnementale, d’éthique et d’esprit d’entreprise. Sa mission est de former des leaders porteurs de valeurs éthiques afin de contribuer au développement durable des zones tropicales et de construire une société prospère et juste.

Earth est implantée à Guácimo, Limòn, dans une zone tropicale humide du Costa Rica de 3375 hectares sur lesquels sont installés les salles de cours et laboratoires mais aussi une ferme expérimentale, une plantation commerciale de bananes, des zones de reforestation et une réserve forestière, comme a pu le constater la direction de FOKAL lors d’une récente mission. Earth est activement engagée dans la reforestation et l’université vient de faire l’acquisition d’un nouveau terrain sur la côte pacifique dans une zone où le climat est différent.

Mais l’université Earth propose avant tout un modèle d’enseignement qui permet aux étudiants de travailler avec les communautés paysannes durant leurs études et d’approcher l’agriculture dans une perspective multidisciplinaire et d’apprentissage par la pratique. Ce modèle éducatif intègre les connaissances scientifiques et techniques, la responsabilité sociale et environnementale, l’éthique et le sens des valeurs ainsi que l’esprit d’entreprise. Les étudiants travaillent avec des communautés paysannes qui entrent dans le programme de réforme agraire du Costa Rica avec lesquelles ils appliquent des notions d’agriculture diversifiée et la réflexion sur les sources d’énergies renouvelables et écologiques. Les étudiants sont invités à constamment se questionner via la tenue d’un journal  et à développer leur sens de l’observation, outre scientifique, également sociologique.

Earth, créée en 1986 via une loi du Costa Rica avec l’appui de la fondation Kellog et de l’agence de coopération internationale nord-américaine, l’Usaid, a délibérément choisi de ne pas « grandir » et de pouvoir porter toute l’attention nécessaire aux étudiants afin de développer avec eux des qualités de leadership. La première promotion sortait en 1990, il y a 20 ans.

Earth est une université privée, internationale et à but non-lucratif qui soutient le multiculturalisme et l’égalité des chances. L’université accueille 370 étudiants de 23 nationalités différentes. D’autres étudiants haïtiens ont déjà été boursiers auparavant dans cette université.

Les dix étudiants haïtiens ont été identifiés par l’université Earth qui dispose de ses propres réseaux en Haïti et qui a elle-même sollicité l’Open society foundation pour qu’ils puissent disposer des bourses nécessaires à l’achèvement du cursus de 4 ans. Cinq parmi ces étudiants sont déjà au Costa Rica, dont 4 filles. Quatre professeurs haïtiens en agronomie ont également l’opportunité de se rendre un mois à l’université Earth afin de se familiariser avec le modèle d’enseignement qui y est dispensé.

VDF: Un réseau de communication original créé par des jeunes

Au début du mois de septembre 2010, des jeunes issus de 3 clubs de débats VDF de la capitale (Cote-Plage, Christ-Roi, Centre-ville) ont pris l’initiative de créer un réseau de communication qu’ils appellent Réseau JDVF, pour développer et favoriser des échanges constants entre leurs camarades des clubs de tout le pays.

Anette Morency [nom d’emprunt], une jeune du réseau reçoit vers midi ce sms sur son cellulaire Digicel: « Doit-on rendre le vote aux élections obligatoire en Haïti ? », de la part d’un animateur du réseau JVDF. Elle réagit à cette question en envoyant sa réponse argumentée à son correspondant qui lui se charge de la répercuter dans tout le réseau. D’autres jeunes du réseau y réagissent également en soutenant leur position. Ainsi, un débat virtuel s’instaure entre tous les membres du réseau. Les différentes réponses sont publiées sur un compte Twitter dénommé « @réseauJVDF ». Tous les membres sont invités à s’y abonner. Ils recevront tous les messages, publiés depuis ce compte Twitter, automatiquement sur leurs téléphones. Ceci est un exemple d’échange de communication sur le réseau. Via les systèmes promotionnels développés par Digicel, les envois de sms sont pour ainsi dire gratuits.

Des rubriques journalières

Les messages envoyés quotidiennement dans le réseau sont décomposés en plusieurs rubriques: la pensée du jour proposée par n’importe quel membre et envoyée à l’avance à un responsable de cellule; un sujet de débat, proposé  par un animateur ou un responsable de cellule, suscitant une prise de position soutenue par des arguments; une réflexion philosophique, rubrique animée par un animateur qui propose une citation philosophique sur laquelle les jeunes peuvent réagir (la personne ayant donné la meilleure réaction, sélectionnée par un jury d’animateurs du réseau, est récompensée à la fin de la semaine) ; questions pour un champion, un jeu intéressant de culture générale où les participants cumulent les points pendant toute la semaine (celui qui obtient le plus de point est récompensé) ; Vie littéraire, une porte ouverte sur nos grands écrivains et leurs œuvres ; femme du jour, rubrique qui questionne chaque jour sur une femme ayant joué un rôle important, à un moment quelconque dans l’histoire de notre pays. D’autres rubriques sont à venir.

Fonctionnement en réseau
 

La communication à l’intérieur du réseau JVDF se fait essentiellement par sms. Le réseau JVDF est composé de 6 cellules coordonnées chacune par un responsable qui assure l’interaction entre les membres de sa cellule et avec les autres cellules. Une cellule compte en moyenne 12 personnes. Chacune des personnes interconnectées entre elles est responsable de la circulation des messages à l’intérieur de sa cellule et aussi des rapports avec les autres cellules. Ainsi, les responsables s’envoient les messages qu’ils vont distribuer à l’intérieur de leur cellule respective et les jeunes des cellules réagissent à ces messages entre eux.  La répartition par cellule se fait dans l’ordre des inscriptions.

Pour s’inscrire, un jeune abonné aux compagnies Voila ou Digicel envoie un sms ou appelle un responsable du réseau, en indiquant son nom, son club et son numéro de téléphone. Le responsable contacté lui soumet les conditions et règlements du réseau que le/la postulant-e doit accepter. Une fois que c’est fait, le responsable l’inscrit alors dans une cellule de communication.

Cette originale initiative connait un très grand succès dans la communauté VDF, vu le nombre impressionnant de jeunes inscrits au réseau (environ une centaine), le nombre de messages échangés quotidiennement (400 sms sans exagération) et la densité des liens qui sont en train de se tisser entre les jeunes des 14 clubs.

Propos de Gutenberg Destin, animateur du club VDF de Cote-Plage
Recueillis par Jean-Gérard Anis, coordonnateur du projet VDF

mercredi 6 octobre 2010

Nouvèl Fokal

BRÈVES

VDF : Match d’exhibition avec Zatrap et Mystic 703

Un match d’exhibition a été organisé vendredi 1er octobre au local de l’organisation féministe Fanm Yo La, lieu de réunion du club de vague du futur de Christ-roi. Ce match a opposé l’équipe du club de Cote-Plage à celle du centre-ville. Ils ont débattu sur la question du suffrage universel en Haïti. Ce match a été organisé suite à une sollicitation de Patrick Amazan, le manager du group de rap créole ZATRAP qui va tourner bientôt un vidéoclip simulant un débat entre les rappeurs de ce groupe et ceux du réputé MYSTIK 703. (lire la suite)


Cédor s’en est allé

Né en 1925 á Anse-à-Veau, Dieudonné Cédor, figure emblématique de l’art plastique haïtien, s’est éteint le 27 septembre dernier dans sa résidence de Carrefour. Cédor avait débuté en 1947 au Centre d’Art, fondé en 1944 sous l’impulsion de l’américain Dewitt Peters. En 1949, il est désigné comme chef d’atelier des artistes populaires au Centre d’Art, avant de rompre avec l’institution pour créer ses propres mouvements et esthétiques. Il crée alors le «Le foyer des Arts Plastiques» avec ses amis artistes Lucien Price, Max Pinchinat, Néhémy Jean, Alexandre Jeanty, Daniel Lafontant. Il fondera aussi par la suite la « Galerie brochette ». (lire la suite)





Sipote edikasyon nan Matisan

Ane ki sot pase la yo, katye Matisan an tap viv yon sitiyasyon ki difisil anpil: vyolans ant bandi ak bandi, epi vyolans sou popilasyon ki pi frajil yo tankou fanm ak timoun, te simaye sou tout katye a. Mete ak tout sa, jèn yo pat gen okenn model. Bagay sa a te mete tout sitwayen ak moun de byen nan gwo refleksyon; kòm si devan pòt te fin tounen dèyè kay. Nan sans sa a jèn ki tap viv nan Matisan pat ka jwenn yon modèl bon sitwayen pou yo kopye bon jan legzanp, si yo ta vle vini bon sitwayen demen. (kontinye)





FOCUS

Jeunesse musicale : l’école qui fait résonner Jacmel

Trois fanfares, un orchestre philharmonique, un orchestre de chambre et deux ensembles de jazz ; des cours de piano, de violon, de viola, de violoncelle, de clarinette, de saxophone, de flûte, de tuba, de trompette, de trombone, de basson, de percussion, de guitare, de basse et de théorie musicale ; un auditorium de 300 places, 900 élèves et plus de 300 instruments de musique : voici en quelques mots la carte de visite de l’école de musique Dessaix-Baptiste de Jacmel, que la Fokal appuie depuis de nombreuses années. (lire la suite)




ÉPINGLÉS

Atis Rezistans : le nouveau site des sculpteurs de la Grand’Rue

La grande fête des artisans se précise

VDF : Match d’exhibition avec Zatrap et Mystic 703

Un match d’exhibition a été organisé vendredi 1er octobre au local de l’organisation féministe Fanm Yo La, lieu de réunion du club de vague du futur de Christ-roi. Ce match a opposé l’équipe du club de Cote-Plage à celle du centre-ville. Ils ont débattu sur la question du suffrage universel en Haïti. Ce match a été organisé suite à une sollicitation de Patrick Amazan, le manager du group de rap créole ZATRAP qui va tourner bientôt un vidéoclip simulant un débat entre les rappeurs de ce groupe et ceux du réputé MYSTIK 703. Les rappeurs de ces 2 groupes très connus du mouvement rap créole souhaitaient voir et comprendre le déroulement d’un débat formel afin de l’adapter pour le clip.

Une quarantaine de jeunes environ, venant des clubs de Cote-Plage, de Christ-Roi et du Centre-ville, ont assisté à ce match. A la fin de la séance, les artistes se sont dit grandement impressionnés par la prestation des débatteurs Getcheen Lubin, Marjonitha Lafond (du club de Cote-Plage), Mozeau Wedly et Fritz Jean (du club du centre-ville). Les jeunes étaient heureux de côtoyer des artistes de ces 2 groupes de rap créole réputés dans le pays, avec lesquels ils ont échangé des impressions et réalisés des séances de photos.

Le coordonnateur du projet VDF a remis à chaque chanteur de ZATRAP (5) et de MYSTIK 703 (3) un t-shirt et un képi estampillé « Vague du futur ». Le manager du groupe ZATRAP a promis aux jeunes de figurer sur le vidéoclip.

Jean-Gérard Anis
Coordonnateur du projet VDF

Cédor s’en est allé

Né en 1925 á Anse-à-Veau, Dieudonné Cédor, figure emblématique de l’art plastique haïtien, s’est éteint le 27 septembre dernier dans sa résidence de Carrefour. Cédor avait débuté en 1947 au Centre d’Art, fondé en 1944 sous l’impulsion de l’américain Dewitt Peters. En 1949, il est désigné comme chef d’atelier des artistes populaires au Centre d’Art, avant de rompre avec l’institution pour créer ses propres mouvements et esthétiques. Il crée alors le «Le foyer des Arts Plastiques» avec ses amis artistes Lucien Price, Max Pinchinat, Néhémy Jean, Alexandre Jeanty, Daniel Lafontant. Il fondera aussi par la suite la « Galerie brochette ».

Professeur à l’école nationale des arts (Enarts), il a également réalisé avec Néhémy les fresques de l’aéroport international  Toussaint Louverture et du ministère des Affaires étrangères.

De nombreux hommages sont actuellement rendus au peintre par la communauté des artistes. La Fondation Culture Création, le Musée d'art haïtien du Collège St Pierre, le Centre Pétion Bolivar, les Ateliers Jérôme et la Galerie Marassa ont organisé une veillée culturelle à sa mémoire au petit théâtre Ayikodans le mardi 5 octobre en présence de nombreux artistes. Le film d’Arnold Antonin, « Dieudonné Cédor ou l' esthétique de la modestie » paru en 2004 avec le soutien de la Fokal a été projeté pour l’occasion et devrait être rediffusé sur plusieurs chaînes de télévision en Haïti.

Sipote edikasyon nan Matisan

Ane ki sot pase la yo, katye Matisan an tap viv yon sitiyasyon ki difisil anpil: vyolans ant bandi ak bandi, epi vyolans sou popilasyon ki pi frajil yo tankou fanm ak timoun, te simaye sou tout katye a. Mete ak tout sa, jèn yo pat gen okenn model. Bagay sa a te mete tout sitwayen ak moun de byen nan gwo refleksyon; kòm si devan pòt te fin tounen dèyè kay. Nan sans sa a jèn ki tap viv nan Matisan pat ka jwenn yon modèl bon sitwayen pou yo kopye bon jan legzanp, si yo ta vle vini bon sitwayen demen.

Se nan sitiyasyon tèt chaje sa a ke Fokal vini ak pwogran sipote edikasyon nan Matisan. Pwogram sa a gen pou objektif ankouraje randman eskolè nan Zòn nan. Gras ak pwogram sa a yon elèv matisan ki pwofite lekòl byen, te ka jwenn mwayen pou Fokal peye plizye ane lekòl pou li. Konsa, pou premye fwa yon tijèn ki gen valè kapab jwenn rekonpans pou travay lap fè. Konsa jèn ki gen gwo konpetans ak kapasité eskolè te ka jwen ankourajman.

Se nan lane 2008 aprè kat siklòn ki te ravage peyi a, fokal te vini ak volè edikatif sila. Pwogram sa a vize rekonpanse moun ki fè prèv bon jan kapasité pou aprann. Se dis lekol ki te toujou gen gwo renome nan katye a, ki jwenn mwayen patisipe nan aktivite sila a.

Chak lekòl bay kenz elèv ki genyen gwo mwayèn, epi ki gen difikilte pou vin lekòl akòz pwoblèm ekonomik paran yo genyen. Gras ak pati sa a nan pwojè pak matisan an, Fokal pèmèt déjà desansenkant élèv jwenn mwayen pou ale lekol san yo pa depanse yon santim. Tout lajan ekolaj la vini sou kont fokal. Nan sans sa randman eskolè a ogmante nan lekol yo, paske gen yon gwo konpetisyon nan mitan tout bousye yo. Chak jèn ki jwenn yon bous dwe batay pou li kenbe nivo a. Konsa aktivite eskolè vini gen anpil enpotans paske gen rekonpans ka ale jwenn moun ki pi enteresan e anplis pou moun ki ka vini itil sosyete a tout bon demen.

Pwogram sa pote soulajman tou pou direktè lekol yo, li pèmet yo reponn ak gwo bezwen lajan kap brase bil lekòl yo, paske se pifò timoun ki nan sitiyasyon paka peye a. Direktè yo gen asirans ke gen lajan kach kap rantre nan kès apati mwa sektanm, gras ak sibvansyon eskolè nan Matisan. Pwogram nan ede tou direktè yo kenbe pi bon eleman yo. Li pap gen pou voye yo ale pou pwoblèm lajan, sa ki pral leve nivo edikasyon an nan lekol li ak sou tout katye a.

Jeunesse musicale : l’école qui fait résonner Jacmel

Trois fanfares, un orchestre philharmonique, un orchestre de chambre et deux ensemble de jazz ; des cours de piano, de violon, de viola, de violoncelle, de clarinette, de saxophone, de flûte, de tuba, de trompette, de trombone, de basson, de percussion, de guitare, de basse et de théorie musicale ; un auditorium de 300 places, 900 élèves et plus de 300 instruments de musique : voici en quelques mots la carte de visite de l’école de musique Dessaix-Baptiste de Jacmel, que la Fokal appuie depuis de nombreuses années.

L’École de musique de Jacmel a été créée le 21 mars 1998 avec l’idée d’éduquer les jeunes par les arts et la culture. L’objectif de l’École de musique Dessaix-Baptiste est de donner aux jeunes Jacmeliens une formation musicale de valeur accessible à tous. Par cette formation, ces jeunes peuvent devenir professeurs, chefs d’orchestre, compositeurs.

Un deuxième objectif, plus spécifique, est d’offrir un enseignement musical à des enfants très défavorisés de la ville. De concert avec une organisation locale qui s’occupe de ces enfants, l’école de musique Dessaix-Baptiste offre à certains d’entre eux un enseignement musical gratuit depuis septembre 2003.

Aujourd’hui, 900 élèves fréquentent l’école, encadrés par sept professeurs et douze moniteurs. Les élèves les plus avancés peuvent être moniteurs et aider les professeurs en s’occupant des élèves débutants. La formation des élèves aide aussi l’école à épargner à l’avenir des dépenses que nécessitent les salaires versés aux professeurs venus de Port-au-Prince. Ils peuvent également gagner leur vie en offrant leur service à des orchestres de la ville ou à d’autres écoles de la République, par exemple l’école de musique Sainte-Trinité à Port-au-Prince. La mensualité s’élève à 200 gourdes (5 dollars), mais beaucoup de jeunes se voient dans l’impossibilité de la payer régulièrement.

De concerts en échanges

L’école Dessaix-Baptiste organise fréquemment des concerts et des récitals pour le public Jacmélien dans son auditorium. Les fanfares jouent également lors de funérailles ou d’événements historiques ; tandis qu’un groupe de musique entièrement féminin joue tous les ans pour le carnaval national. La fanfare et le big band participent aussi au moins une fois par an à des évènements en dehors de Jacmel ; en novembre 2009, le big band jouait à Port-au-Prince dans le cadre du festival « Musique en folie ».

Neuf camps d’été ont été organisés depuis l’ouverture de l’école. Le camp d’été 2009 a bénéficié des services de 14 professeurs bénévoles venus des États-Unis, du Canada, de Chine, d’Angleterre, de Cuba (avec l’appui de l’Unesco) et bien sur d’Haïti. En 2010, compte tenu de la situation post-séisme, l’école n’a pu organiser de camp d’été mais a quand même tenu à accueillir sept volontaires américains pour qu’ils dispensent des cours durant le mois d’août.


L’école essaie toujours renforcer la qualité de son enseignement. Certains anciens élèves de l’école devenus professeurs ont pu, grâce à des invitations, développer leurs connaissances et leurs talents dans des universités et conservatoires aux Etats-Unis et sont ensuite revenus enseigner à Jacmel (c’est le cas de l’actuel chef d’orchestre et professeur de violon). Par ailleurs, une des élèves de percussion a reçu une bourse pour poursuivre ses études au conservatoire de Cuba.


Après sa naissance et grâce aux efforts et à l’aide du Ministère du Tourisme, d’institutions et d’organismes comme l’UNESCO et la Fondation Connaissance et liberté (FOKAL), l’Union européenne, la coopération française en Haïti, l’ambassade du Japon, l’aide à l’enfance du Canada, le Fonds canadien, le ministère de la culture, la Fondation Barbancourt, le secteur privé haïtien, l’école a pu acquérir son propre local avec deux grandes salles d’études dont un auditorium de 300 places, ainsi que plus de 300 instruments de musique de toutes catégories.

A long terme, l’école Dessaix-Baptiste prévoit de se développer et d’ouvrir d’autres filières artistiques telles que la danse, le théâtre et l’artisanat. Pour le moment, le local dans lequel l’école est installée ne permet pas ce développement. Des plans ont été réalisés pour la construction d’un autre local plus approprié, mais les fonds ne sont à ce jour pas encore réunis pour permettre cette réalisation.





Julie Rozé